Antelomita: Electrifié un siècle après l’installation de la centrale !
Antelomita: Electrifié un siècle après l’installation de la centrale !
Jeudi, 23 Octobre 2014
Il a fallu attendre 2014, plus précisément le 22 octobre, Journée mondiale de l’énergie, pour que le village d’Antanivory situé à 200 m du complexe hydroélectrique d’Antelomita, soit branché à l’électricité.
L’inauguration a eu lieu hier sur place. Sur 13 villages composant le fokontany d’Ankadimbazimba où est située la centrale hydroélectrique, 4 dont Antanivory sont électrifiés. Ce village compte 72 toits et 10 ont déjà payé le prix du branchement dont la moyenne est de 200 000 Ar. D’après le chef de village, Fidèle Randriambololona, l’électricité apporte un grand changement que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les activités économiques. Il cite l’éclairage à l’électricité qui coûte moins cher que le pétrole ou la bougie, le développement des activités de forgerons, des couturiers… Rappelons que le complexe d’Antelomita est opérationnel depuis 1908 pour Antelomita I et depuis 1928 pour Antelomita II. Ce n’est que plus d’un siècle plus tard que le village le plus proche de ce complexe est électrifié. Antelomita fournit 8,2 MW. Contrairement aux centrales hydroélectriques de Mandraka, d’Andekaleka et de Sahanivotry qui alimentent le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) et qui voient leur production régresser en période sèche, Antelomita tourne en plein régime grâce au barrage de Tsiazompaniry.
Le chef du complexe, Manda Ny Aina Nomena explique qu’il fournit 7,85% de la production du RIA : « En hydroélectricité, ce niveau est important et contribue à réduire l’achat de carburant pour les centrales thermiques ». Les eaux de Tsiazompaniry mettent 32 h pour arriver au complexe. La 1ère réhabilitation d’Antelomita I date de 1951 et la dernière a été effectuée en 2004. Pour Antelomita II, aucune réhabilitation n’a été faite depuis 1928. Malgré la vétusté de ces centrales, celles-ci tournent toujours en pleine capacité grâce à la parfaite maîtrise de l’hydroélectricité par le personnel de la Jirama. Ces employés sont au nombre de 41 au complexe d’Antelomita. Quant aux turbines, pièces principales d’une centrale hydroélectrique, elles ont été remplacées par 2 fois seulement depuis plus d’un siècle. Quant à l’entretien, il coûte 60 millions Ar/an. Ce coût est amorti en seulement 2 semaines lorsque les 2 centrales du complexe fonctionnent 24h/24. Et c’est le cas sauf en décembre 2011 marqué par une grosse sécheresse ayant affecté le barrage de Tsiazompaniry. Quant au prix de revient de l’électricité, départ Antelomita, il est de 8 Ar/kWh.
Comme quoi, l’hydroélectricité est la solution la plus indiquée pour relever le niveau d’électrification du pays. Une solution qui est loin d’enchanter le lobby « karana » qui se fait plusieurs centaines de milliards d’ariary par an dans le système thermique. Ce système continue à fonctionner grâce aux grosses subventions accordées par l’Etat à la Jirama. Pour ce qui est d’Antelomita, il compte 7 groupes dont 1 est en panne depuis 1983. C’est seulement depuis quelques mois que les travaux de réhabilitation ont été effectués. Si ce groupe remarche, le complexe aura une production supplémentaire de 800 kilowatts.
Fanjanarivo
La Gazette