2014-25-10 Notes du passé Et les premières écoles apparaissent en Imerina

Publié le par Alain GYRE

2014-25-10 Notes du passé Et les premières écoles apparaissent en Imerina

Et les premières écoles apparaissent en Imerina

25.10.2014

Notes du passé

Arrivé à Antanana­rivo le 3 octobre 1820, le Rev. David Jones ouvre dès le 8 décembre, la première école missionnaire qui ait existé dans la capitale de l’Imerina. « Début modeste puisqu’aux dires même de Jones, cette école installée dans le quartier d’Ifidirana, proche de l’actuel Palais d’Andafiavaratra, ne comptait le premier jour que trois élèves » (Jean Valette, archiviste-paléographe). La deuxième école, œuvre du Rev. David Griffiths, débarquant dans la capitale le 30 mai 1821, est fonctionnel à partir du 23 octobre, débutant avec quinze élèves, onze garçons et quatre filles. Les deux établissements augmentent peu à peu leurs effectifs, d’autant que Mmes Jones et Griffiths ouvrent à leur tour des cours plus spécialement consacrés aux filles. L’agent britannique à Antananarivo, James Hastie, estime en juin 1822, qu’il serait utile d’organiser, en présence de Radama 1er, une inspection des deux écoles tant pour se rendre compte de l’état des locaux occupés que de l’avancement de l’éducation des élèves. L’inspection a lieu le 17 juin. L’école de Jones appelée Collège Royal, quitte ses premiers locaux à Ifidirana, grâce à la compréhension de Radama 1er et s’installe dans l’enceinte du Rova d’Antananarivo, dans un bâtiment à étage. Le rez-de-chaussée est occupé par une seule salle de classe qu’éclairent trois fenêtres, tandis que le premier étage sert d’appartement au couple Jones : il est divisé en quatre pièces et possèdent cinq fenêtres. Aux dires des deux inspecteurs, James Hastie et le Rev. John Jeffreys, « la maison qui est orientée vers l’ouest- sur la plaine de Mahamasina- est bien adaptée à son usage ». L’école de Jones comporte cinq classes ou cinq divisions dans lesquelles les élèves sont répartis tant en fonction de leur âge que de leur degré de connaissances. La première classe compte six garçons et une fille, « tous proches parents du roi ». Parmi eux se trouvent- « à n’en pas douter »- les tout premiers élèves confiés à Jones dès le 8 décembre 1820. À l’issue du test, les deux inspecteurs commentent : cette classe « fit preuve d’une réelle connaissance de l’orthographe et du sens des mots épelés… » « La correction de la lecture, la prononciation juste des mots prouvaient non seulement que les soins qui leur avaient été consacrés, l’avaient été sur des sujets très soucieux de s’instruire, mais aussi que la persévérance apportée par leur instituteur dans son enseignement est de nature à surmonter toutes les difficultés que les indigènes illettrés de ce pays éprouvent en raison de leur langue limitée et bornée ; l’état d’avancement atteint par ces jeunes gens les rend capables de transmettre à d’autres l’instruction qu’ils ont reçue. Et comme le tronc d’où ils ont tiré ce qu’ils savent maintenant continue à leur faire faire d’abondants progrès, les branches qu’ils sont, pourront étendre leur influence sur des milliers de leurs compatriotes. » Jean Valette signale que la langue d’enseignement n’est pas précisée expressément, « sauf en ce qui concerne l’instruction religieuse, donnée à partir d’un catéchisme composé par M. Jones dans leur langue natale ». La deuxième classe comprend deux garçons, dont l’éducation commence après celle des précédents, mais qui « montrèrent des preuves égales tant dans leurs propres capacités que du soin dont l’instruction leur est communiquée ». La troisième classe a six élèves, quatre garçons et deux filles. « Ils lurent des textes faciles, épelèrent des mots de quatre syllabes et nous montrèrent des spécimens de leur écriture», précise l’un des inspecteurs. La quatrième classe compte sept garçons et neuf filles. « Ils lurent, épelèrent et écrivirent sur des ardoises. Plusieurs d’entre eux bien que depuis peu de temps à l’école, sont aptes à passer dans la classe supérieure. » Les cinq garçons et les onze fillettes placés sous la direction d’un moniteur, forment la cinquième classe. « Ils commençaient à apprendre l’alphabet et malgré leur très jeune âge, ils montraient l’aube de cette ardeur qui marque les efforts de tous leurs camarades plus âgés. » La lecture, l’écriture et l’arithmétique forment la base de l’enseignement dispensé par Jones. Il faut y ajouter l’instruction religieuse puisque l’expression « catéchisés » se retrouve à plusieurs reprises dans le texte de Hastie et de Jeffreys.

Texte : Pela Ravalitera -

Photo : Agence nationale Taratra

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