Exportation du raphia: Une menace pour les artisans malagasy

Publié le par Alain GYRE

Exportation du raphia: Une menace pour les artisans malagasy

Vendredi, 09 Janvier 2015

90% des raphias bruts sont exportés, dont la plupart en Europe, en Asie et en Amérique. Et les restes 10% qui sont en général des produits de deuxième qualité et de mauvais état sont destinés aux artisans malagasy. De plus, face à la rareté des matières premières disponibles, les prix sont en hausse car les demandes sont nombreuses. Actuellement, le kilo du raphia est environ de 3000 ariary contre 800 ariary auparavant. Pire, l’inaccessibilité des lieux de production à cause des pluies entraine de plus la hausse du prix.

Face à cette situation, les artisans nécessitent des soutiens des autorités pour les aider dans la gestion de la culture du raphia ainsi que les exportations massives du raphia. Faut-il rappeler que cette matière est très utilisée dans la filière artisanat.

A cet effet, les artisans malagasy se sentent menacés face à l’exportation massive du raphia. Autrement dit, l’exportation massive du raphia brut constitue un danger pour le secteur artisanat. Pourtant, le secteur artisanat doit être considérable car il contribue à 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Ce qui signifie que les autorités concernées doivent trouver des solutions durables pour le développement de la filière et surtout des populations qui en dépendent pour vivre. Sans oublier également que le raphia est le produit d’exportation qui engendre le plus de valeur ajoutée, et constitue une source non négligeable de rentrée de devises pour le pays, notamment au niveau des régions productrices.

Notons que le Nord de la Grande île est le grand ravitailleur du raphia à 75% de la production mondiale, et 44% du besoin local. A titre d’information, la culture de raphia s’étend sur une surface de 50.000 Ha répartie dans toute l’île et qui produit près de 3.000 à 4.000 tonnes par an dont 1.700 tonnes proviennent de la région de Majahanga et d’Antsiranana, quelques 1.100 tonnes venant de Fianarantsoa et Toliara, 400 tonnes de Toamasina et 200 tonnes pour Antananarivo.

Sachant que le raphia est une fibre provenant des feuilles d’un palmier appelé « raphia ruffia » ou « raphia farinifera », de la famille des arécacées qui poussent dans les zones marécageuses de la moitié Nord de Madagascar.

R.Volatsara

La Gazette

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