Sécheresse dans le Sud: Pourquoi pas un grand canal à partir du Sud-est ?
Sécheresse dans le Sud: Pourquoi pas un grand canal à partir du Sud-est ?
Publié le mercredi 18 février 2015
Au lieu des petits projets d’urgence soi-disant initiés par la présidence de la république, celle-ci pourrait mettre son empreinte dans le pays via quelques grands projets réellement utiles pour la croissance et le développement.
Parmi ces projets, citons la construction de ponts, une idée lancée par des usagers de la route de la capitale, pour atténuer les embouteillages monstres qui nuisent à l’économie tananarivienne. La présidence pourrait aussi se pencher sur la réalisation d’un grand projet pour le Sud du pays. Il s’agit de la construction d’une infrastructure hydraulique alimentée par le Sud-est et devant servir le Sud que ce soit pour l’eau potable ou l’eau d’irrigation et pour abreuver les cheptels. Cette fois-ci, c’est l’ambassadeur de Madagascar en Chine qui a lancé l’idée. Si on prend en effet l’exemple de Beijing, la capitale chinoise est alimentée en eau par une infrastructure distante de plusieurs centaines de kilomètres. Où trouver le financement pour un tel projet pour un pays très pauvre comme Madagascar ? Tout est question de volonté politique et de capacité de négociation. Un pays africain a pu obtenir en une seule table-ronde organisée l’année dernière avec les bailleurs de fonds une enveloppe de 1 milliard de dollars.
Si Madagascar ne peut pas mieux faire, c’est notamment à cause de la mauvaise gouvernance et de la corruption qui y règnent. Il y a aussi les incertitudes politiques, la montée des différents problèmes socioéconomiques comme l’insécurité, un climat des affaires pourri, l’appauvrissement croissant de la population… L’Etat devrait donc engager des actions très concrètes sur ces différents fronts, histoire de convaincre les bailleurs de fonds de sa volonté d’inverser la tendance. Sans cela, on sait que les projets, du genre AES (Adduction d’eau dans le Sud), n’ont pas réussi à donner des résultats probants. Le Sud souffre maintenant du « kere », c'est-à-dire de la famine. Les pluies se font rares. Et le changement climatique n’est pas pour arranger la situation. En effet, il rend plus fréquents et plus intenses les phénomènes comme la sécheresse, l’inondation et les cyclones. Or, le Sud-est, une région proche de l’Androy et de l’Anosy, regorge de grands réservoirs d’eaux.
Il peut donc apporter une solution pérenne au stress hydrique du Grand Sud. Notons que cette région est fertile et outre la culture de denrées vivrières, on y voit abonder de nombreuses plantes médicinales comme la pervenche, des plantes comme le ricin utilisé dans la cosmétique… Comme quoi, le Sud a d’importants potentiels qui ne demandent qu’à être exploités. A part le projet cité plus haut, des ingénieurs malagasy avancent également que les technologies de dessalement de l’eau de mer sont très avancées et peuvent remédier aux problèmes hydriques du Sud. Ces technologies sont déjà très utilisées dans des pays arabes. Elles procurent à la fois de l’eau potable, de l’eau pour l’irrigation et de l’électricité. Il s’agit, en fait, de la fameuse formule 3 en 1 qui devrait coûter chère. Mais une fois de plus, tout est question de volonté politique. L’Etat a bien voulu regarder passer les trafics de bois de rose évalués à près de 800 millions de dollars depuis 2009, pourquoi ne va-t-il pas se décarcasser pour trouver l’argent pour sauver le Sud ?
Fanjanarivo
La Gazette