Pêche aux poulpes : Manque de collecteurs à Antsiranana
Pêche aux poulpes : Manque de collecteurs à Antsiranana
Rédaction Midi Madagasikara 30 mars 2015
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La production de poulpe est en hausse à Antsiranana, mais les collecteurs sont en nombre insuffisant.
La pêche et la collecte de poulpes est un « business » qui pourrait rapporter gros à Antsiranana. Et pourtant, le monopole s’instaure à Ambodivahibe où le kilo de ce fruit de mer est acheté à 1500 Ariary pour être revendu à 24.000 Ariary à Antananarivo et beaucoup plus à l’export.
Rien que durant la journée d’ouverture officielle de la saison de pêche à Ambodivahibe, 4,5 tonnes de poulpes ont été prises par les pêcheurs. Malheureusement, les débouchés sont très limités. Seulement deux collecteurs sont venus sur les lieux et ont fixé des prix incroyables. En effet, le premier impose un prix d’achat à 1 600 Ariary par kilo aux pêcheurs, pour revendre le produit à 24 000 Ariary à Antananarivo. Le second quant à lui n’offre que 1500 Ariary par kilo. « Nous collectons les produits de la mer vendus par les pêcheurs à Ambodivahibe depuis des années. Personnellement, je revends ces poulpes à une société chinoise spécialisée dans l’exportation. Le responsable chinois m’a imposé avant l’ouverture de la saison de la pêche un prix à 2 700 Ariary le kilo. A mon tour, je ne peux donc proposer que 1 500 Ariary aux pêcheurs », a confié ce second collecteur. Bref, les prix tendent à la baisse depuis des années et à cause du petit nombre d’opérateurs présents sur les lieux, les pêcheurs n’ont aucune capacité de négociation.
Améliorations. Parallèlement à cette baisse tendancielle des prix, les produits de la mer s’améliorent davantage. Cette amélioration est due à une gestion durable des ressources marines opérée à Ambodivahibe par les communautés locales en partenariat avec l’organisation Conservation International. « Au début du projet, les pêcheurs n’avaient au maximum que 600 kilos de poulpes en une journée. En 2011, ce chiffre est monté à 1 tonne suite à l’application de la gestion durable, puis à 3 tonnes en 2014 pour arriver actuellement à 4,5 tonnes », explique Luciano Andriamaro, responsable auprès de Conservation International. En effet, les pêcheurs s’accordent à mettre en place une réglementation interdisant la pêche, en période de reproduction des animaux marins. Pour compenser les manques à gagner durant cette période et maintenir la régularité de revenu des pêcheurs, plusieurs projets ont été lancés à la demande des communautés locales, à l’exemple de l’agriculture ou de l’élevage par lesquels, Conservation International apporte des appuis techniques, matériels et financiers. En somme, il s’agit d’une économie bleue réussie dans la région Diana.
Antsa R.
Midi Madagasikara