Education: La moitié des jeunes en dehors du système scolaire
Education: La moitié des jeunes en dehors du système scolaire
Publié le mercredi 22 juillet 2015
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Vers une catastrophe économique et sociale. Dans un nouveau rapport sur la non-scolarisation et la déscolarisation des enfants en Afrique subsaharienne, la Banque mondiale craint que le subcontinent ne se dirige vers ce type de catastrophe.
Car si l’Asie de l’Est a beaucoup investi dans l’éducation pour transformer son boom démographique en moteur de croissance, le même schéma risque de ne pas se reproduire en Afrique subsaharienne. Madagascar ne sera pas épargné. Pire, il risque de connaître une situation plus critique puisque les statistiques de 2011 de l’UNICEF montrent qu’en milieu rural, moins de 25% des filles et des garçons âgés de 11 à 17 ans sont inscrits au secondaire. Plus de 75% des jeunes ruraux sont donc en dehors du système scolaire, alors que le milieu rural a une démographie plus importante. En milieu urbain, les taux de scolarisation de cette catégorie d’âge sont de 54,4% pour les filles et 60,6% chez les garçons. Une forte proportion des jeunes non scolarisés ou déscolarisés est donc devant un avenir incertain.
Les spécialistes du secteur avancent que finir le cycle secondaire est très important pour avoir des citoyens responsables, aptes à se décarcasser pour assurer leur avenir tant sur le plan professionnel qu’en société. Toutefois, la plupart des jeunes hors du système scolaire ont abandonné leurs études avant le cycle secondaire d’après le constat de la Banque mondiale. Certains d’entre eux n’ont jamais mis un pied à l’école. A Madagascar, l’analphabétisme affecte environ 30% des jeunes de 15 à 19 ans et environ 40% des jeunes de 15 à 24 ans. Ces catégories d’âge auront des difficultés à s’intégrer dans le monde du travail et à décrocher un emploi décent. Sans qualification aucune, ils sont souvent condamnés à opter pour les activités informelles. Or, la chance pour ces jeunes de revenir ou d’entrer à l’école est minime pour ne pas dire inexistante. Depuis des décennies, le programme d’alphabétisation, en principe du domaine du ministère de la Population, est réduit à une poignée d’actions qui est loin d’avoir une envergure nationale.
Quant à la scolarisation des enfants et jeunes dans le primaire et le secondaire à la charge du ministère de l’Education, elle laisse encore à désirer. La question ne se pose pas uniquement en termes de taux de scolarisation mais aussi en qualité de l’enseignement, de la proximité des écoles, etc. Le secteur de l’éducation bénéficie pourtant de plus de 16% du budget public à Madagascar. Dans les années 90, les pays en développement et les pays industrialisés ont convenu de mettre en pratique l’initiative 20/20 ou de consacrer 20% du budget public et 20% des aides aux services sociaux de base dont l’éducation. Sur la Grande Ile, l’éducation à elle seule dispose maintenant d’un budget approchant le seuil fixé par l’initiative 20/20. Mais les problèmes demeurent graves si on jette un œil sur les différentes statistiques citées plus haut. Parmi les recommandations de la Banque mondiale pour remédier à la non-scolarisation et à la déscolarisation des jeunes, il y a la rétention scolaire qui consiste à intervenir davantage et plus tôt pour que les enfants soient scolarisés à l’âge approprié. La Banque cite aussi l’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire et le développement du secondaire… Pour le moment, plus de la moitié des enfants malagasy du primaire sont à l’école grâce au soutien de la Banque mondiale. La dépendance aux aides extérieures va à un niveau croissant.
Fanjanarivo
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