Frais de scolarité: Trop élevés pour 21% des ménages

Publié le par Alain GYRE

Frais de scolarité: Trop élevés pour 21% des ménages

Publié le jeudi 22 octobre 2015

Frais de scolarité: Trop élevés pour 21% des ménages

La rentrée scolaire est déjà derrière les enfants et adolescents des classes primaires et secondaires.

Mais l’achat de fournitures scolaires n’est pas encore terminé dans la mesure où de nombreux parents ont du mal à tout acheter en une seule fois. Quant aux frais généraux incluant les droits d’inscription et souvent l’écolage du premier mois de l’année scolaire dans les écoles privées, ils doivent être payés avant la rentrée. Mais près du quart des ménages n’ont pas de quoi financer toutes ces dépenses. Ce qui est évident dans un des pays les plus pauvres de la planète même si l’éducation est un droit fondamental, notamment pour les enfants et les jeunes. Conscients de l’importance de l’éducation, 21% des ménages empruntent pour assurer le paiement des frais de scolarité de leurs enfants. Ce chiffre de l’Institut national de la statistique (INSTAT) concerne les 12 premiers mois ayant précédé la dernière enquête par téléphone mobile sur la finance inclusive qu’il a effectuée à la mi-avril 2014. Depuis, la forte dépréciation de l’ariary fait grimper d’une manière vertigineuse les prix des produits importés dont les fournitures scolaires.

Comme quoi, la proportion des ménages dans le besoin concernant la scolarisation de leurs enfants, devrait connaître une hausse significative par rapport à la dernière enquête de l’INSTAT. Or, aucun système de protection sociale n’est en place pour aider les parents à scolariser leurs enfants pour cette année scolaire 2015-2016. La politique de protection sociale a été adoptée récemment mais sa traduction en actions concrètes se fait attendre. Comme pour la plupart des politiques sectorielles, sa mise en œuvre attend fort probablement l’appui des bailleurs de fonds. L’Etat, peu efficace dans ses dépenses, gaspille souvent le peu qu’il a, alors qu’il n’arrive pas à augmenter ses recettes. Autrement dit, il manque de moyens pour financer la mise en œuvre des politiques sectorielles et celle de la protection sociale n’échappe pas à la règle. Les enfants en sont parmi les victimes principales. Outre les problèmes d’accès à l’éducation, ils ont aussi des difficultés à bénéficier de soins médicaux. En réalité, l’UNICEF souligne que 47% des enfants souffrent de privations multiples concernant l’éducation, la nutrition, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la santé.

En effet, 36% des ménages empruntent pour financer des soins de santé. C’est d’ailleurs la raison la plus invoquée pour emprunter si on se réfère à l’enquête de l’INSTAT. Elle est suivie par l’emprunt pour la nourriture (33,3%). Face à ces besoins fondamentaux non satisfaits, les dirigeants ne donnent aucun signe clair pour inverser la tendance, alors que la famine commence à décimer dans le Sud. L’inauguration de quelques réalisations par-ci par-là n’est pas à même de contribuer à stopper l’appauvrissement de la population. Si l’accès au financement s’améliore pourtant, les résultats seront probants. Avec l’emprunt pour les frais de scolarité, près de 20% des ménages voient augmenter le nombre d’enfants scolarisés. 37% ont un meilleur accès aux services de santé, si 17,5% améliorent leur revenu… Ces résultats devraient être plus élevés si l’accès au financement est plus facilité et à un coût moins prohibitif. Pour l’heure, 50% des ménages empruntent auprès d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue.

Fanjanarivo

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Publié dans Education

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