Près de 1,8 million de personnes en proie à la famine

Publié le par Alain GYRE

Près de 1,8 million de personnes en proie à la famine

mercredi 28 octobre 2015, par Léa Ratsiazo

Près de 1,8 million de personnes en proie à la famine

Les dernières données du ministère de l’agriculture, du FAO (organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture) et du PAM (programme alimentaire mondial) estiment qu’environ 1,8 million de personnes sont en insécurité alimentaire dans le Sud, c’est-à-dire en proie à la famine. Mais, insécurité alimentaire est le terme politiquement correct utilisé depuis plusieurs années pour dire « famine ». Cela sonne mieux et fait moins peur !

Ces 1,8 million de victimes représentent quasiment la moitié de la population des huit régions du Sud concernées. Plus de 450 000 personnes sont en état d’insécurité alimentaire sévère. Donc en clair, ces personnes sont carrément sur le point de mourir de faim. Les régions Androy, Anosy (district d’Amboasary) et Atsimo Andrefana (district d’Ampanihy) au sud du pays sont les plus affectées, où 380 000 personnes soit 30 % de la population sont concernées.

Le PAM va prendre en charge 130 000 personnes les plus vulnérables dans les districts d’Amboasary, Ambovombe, Tsihombe, Beloha et Betioky à partir de novembre jusqu’à la prochaine récolte en février 2016. Cette assistance se concretisera par des distributions de vivres ou d’argent contre la création d’avoirs communautaires, et de vivres aux familles sans force de travail pour renforcer leur résilience et les aider à préparer la campagne agricole. Pour le moment donc, officiellement 7% des victimes seront prises en charge par le PAM et qu’en est-il des autres ?

Ces dernières semaines, les dirigeants ont passé leur temps à démentir qu’il n’y a jamais eu une seule personne décédée victime de la famine dans le Sud et tout de suite après ils annoncent que 1,8 million de personne sont en proie à la famine dans la région. Ils vont expliquer que les décès sont les résultats de cas de paludisme mal soignés mais jamais de la famine. L’essentiel pour eux, c’est de ne jamais parler de la famine mais « d’insécurité alimentaire ». Au lieu de passer leur temps à trouver la terminologie linguistique adéquate, ils feraient mieux de bien gouverner afin qu’on ne parle plus ni d’insécurité alimentaire ni de famine.

http://www.madagascar-tribune.com

Publié dans Santé

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