Andravoahangy : Entre puanteur des ordures et l’eau qui monte
Andravoahangy : Entre puanteur des ordures et l’eau qui monte
Rédaction Midi Madagasikara 24 décembre 2015
Il y a ceux qui se proposent de porter les autres sur le dos pour quelques billets, pour que ces derniers ne marchent pas dans l’eau. (Photo Yvon Ram)
Il y a ceux qui se proposent de porter les autres sur le dos pour quelques billets, pour que ces derniers ne marchent pas dans l’eau. (Photo Yvon Ram)
En cette saison des pluies, habiter dans certains quartiers de la capitale n’est vraiment pas évident. Comme c’est le cas à Andravoahangy.
S’il y a un quartier, dans la capitale, qui souffre terriblement de l’anarchie urbaine, c’est bien celui d’Andravoahangy. Pendant la saison de pluie, tout le quartier est plongé dans l’eau. C’est l’horreur, surtout lorsque l’on sait que les eaux des canalisations remontent et entraînent avec elles toutes les immondices de la ville. Selon les riverains, le problème est que les canalisations sont justement bouchées à cause des ordures que les gargotiers jettent dedans. Et cela se ressent très vite dès que Dame Pluie fait son concert. Pire, à cause de la surpopulation au marché d’Andravoahangy, qui s’étend sur tout le quartier, toutes les ruelles sont infestées d’immondices, d’urine et de détritus. « Ce sont ces gens qui viennent de nulle part, qui n’habitent pas ici, mais qui y restent toute la journée qui salissent partout. Ils urinent devant nos portails, ils y font leurs besoins. Et lorsqu’on leur dit de partir, c’est eux qui nous menacent » s’insurgent les riverains.
Système D. Hier, comme tous les jours, la pluie a eu raison des rues de la capitale, dont le quartier d’Andravoahangy. Les eaux sont montées très vite. D’un côté, il y a les déchets et les ordures qui s’amoncellent, et qui se putréfient, laissant une odeur âcre et nauséabonde. De l’autre, il y a l’eau qui arrive jusqu’aux genoux. Mais il en faut plus pour décourager les Malgaches. Ainsi, cette montée des eaux a créé des petits business : il y a ceux qui se proposent de porter les piétons sur leurs dos, pour que ces derniers ne soient pas obligés de marcher dans l’eau. Il y a ceux qui utilisent des charrettes pour transporter plus de personnes. Et ceux qui se disent qu’en enlevant leurs chaussures, ça fera l’affaire ! Les responsables étatiques, dans tout ça, semblent bien peu concernés par ce quotidien des populations.
Anjara Rasoanaivo
http://www.midi-madagasikara.mg/