Légende de l'Ody aina
Légendes et contes populaires malgache ayant trait à la vie dans les eaux, aux poissons et à la pêche
Raha tsy marina izany, tsy izaho no mavandy fa Rantaloha : « Si ce que je dis n'est pas vrai, ce n'est pas moi le menteur, mais les vieillards d'autrefois », ainsi s'exprimaient les vieux Mpitantara, ces conteurs de légendes, équivalents des troubadours du Moyen Age en Europe, devant leur auditoire toujours assoiffé de neuf et de vieux.
Et nous résumerons, ici, à titre d'exemples, quelques légendes recueillies çà et là au milieu de nos propres lectures et auprès de certains vieux pêcheurs. Elles témoigneront de l'Imagination poétique des populations de brousse et nous ferons vivre quelques heures dans ce milieu féerique où évoluent, d'une part, nymphes des eaux, esprits, fées, génie des ondes ... et, d'autre part, nos simples pêcheurs et leurs captures:
Légende de l'Ody aina (extraite de Contes et Légendes Malgaches de R. P. Blot, «Bulletin de Madagascar» n° 168 de mai 1960).
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Une oie était montée au ciel pour chercher l'Ody aina ou amulette de vie. Mais pour l'empêcher de la rapporter aux hommes, le Zanahary la fit tomber dans l'eau et l'Ody aina avec elle. En vain, l'oie s'efforça de retrouver le remède perdu et elle appela les hommes à son secours. Quelques-uns tressèrent des tandroho (nasses), d'autres jetèrent des filets, mais ils ne prirent que des poissons qu'ils mangèrent d'ailleurs et trouvèrent excellents. Depuis ce temps, ils continuèrent à se livrer à la pêche, mais ils durent renoncer à l'Ody aina. C'est pourquoi, lorsqu'Il-y a un malade ou un moribond on cherche de l'eau pour l'asperger, parce que c'est dans l'eau que jadis tomba l'Ody aina.
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