Casseurs de pierre à Ambatomaro: Travail difficile mais impossible à abandonner
Casseurs de pierre à Ambatomaro: Travail difficile mais impossible à abandonner
Publication : 19 mai 2016
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Dès 5h30 du matin, la carrière d’Ambatomaro est ouverte à l’exploitation. Tous les jours, des centaines de personnes s’affairent à tailler les pierres brutes afin d’obtenir des produits commercialisables. Gravillons, moellons, pierres plates et autres matériaux surtout destinés aux travaux de construction sont alors entassés en différents lots à travers le site, à côté de chaque travailleur. Dans ce domaine spécialement, chaque individu récolte littéralement le fruit de son labeur : le tailleur de pierre vend ce qu’il a réussi à traiter et partage l’argent avec l’exploitant officiel de la parcelle où il a travaillé. Ces affirmations ont été confirmées par les casseurs de pierre eux-mêmes : s’il ou elle est capable de cogner sur les roches non-stop pendant toute la journée, ou si un arrêt s’impose à cause de la paresse ou de la fatigue, c’est à sa guise puisque chacun gagne selon ses actions. Une femme motivée peut gagner entre 4 000Ar à 6 000Ar en une journée, tandis qu’un homme peut empocher jusqu’à 10 000Ar. Mais, le travail des pierres réclamant un effort physique considérable et une endurance mentale non négligeable, il est impossible de maintenir ces chiffres pendant tout un mois. Aussi, ce genre de besogne artisanal nécessite-t-il une grande maîtrise de soi mais reste accessible aux hommes comme aux femmes qui proposent, ou qui n’ont que la force de leur corps pour travailler. C’est d’ailleurs pour cette accessibilité et cette liberté relative que ces hommes et ces femmes casseurs de pierre se sont battus et continuent à se battre pour la continuité de l’exploitation. Rappelons que les travaux sur le site ont été quasiment interrompus pendant plus de deux ans en 2012 quand l’utilisation d’explosifs pour faire sauter les roches a été interdite. L’exploitation de la carrière d’Ambatomaro n’a repris comme auparavant qu’après renforcement des mesures de sécurité et surtout suite aux plaintes des ouvriers, mais aussi des dockers, des camionneurs et des petits commerçants aux alentours. Comme l’affirme le président de l’association des exploitants (FIMPIVAFA), RANDRIANAIVO François, le site nourrit des milliers de familles aux alentours. En bref, les tailleurs de pierre s’accrochent à ce travail bien que ce dernier soit ardu. Le problème se poserait plus vers l’épuisement de la ressource rocheuse car elle a considérablement baissé depuis le début de son exploitation en 1971. Dans ce cas, tous ces bénéficiaires du site devraient se reconvertir dans un autre domaine de travail.
Nomena
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