Education: 3 enfants sur 10 terminent le primaire
Education: 3 enfants sur 10 terminent le primaire
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Publication : 17 mai 2016
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a lancé lors de sa visite en terre malagasy ce chiffre horrifiant pour l’avenir des enfants et du pays. Et pour corser le problème, le secteur de l’éducation est aussi mal gouverné que les autres secteurs socioéconomiques. C’est pourtant l’un des rares secteurs à être dotés d’un budget conséquent (810,5 milliards Ar pour 2016). Mieux, il vient en 2ème position après le ministère des Finances et du Budget. Seulement, les résultats ne sont pas à la hauteur du montant qu’on lui alloue. Le ministère prévoit une augmentation minime du taux d’achèvement du primaire de 1% par jusqu’en 2018. En face toutefois, le budget pour le 1er cycle augmente de 34,8% cette année, contre 14,5% en 2017 et 12,5% en 2018. Dans l’ensemble, la hausse du budget public pour l’éducation nationale est de 45,2% cette année. Elle est prévue se situer à 14,8% en 2017 et à 12,2% en 2018. Certes, le secteur doit améliorer tout le système et non seulement le taux d’achèvement, mais les prévisions de progrès pour presque toutes les branches du secteur semblent être trop modestes pour l’augmentation du budget.
On peut citer, entre autres, une prévision de la baisse du taux de redoublement de 0,5% cette année. Pareil pour 2017. Ce taux devrait se situer à 0,3% en 2018. Quant à l’augmentation du taux d’achèvement pour le cycle collège, il sera de 1% seulement par an jusqu’en 2018 ! Des spécialistes de l’éducation avancent toutefois que l’achèvement du cycle collège est très important pour le développement de la personne. Les années du collège fournissent aux enfants les outils de base pour gérer au mieux leur vie plus tard, c'est-à-dire qu’elles leur permettent de trouver un emploi ou d’en créer un, de réguler les naissances… Mais à Madagascar, le taux d’achèvement est déjà très catastrophique, rien qu’au niveau du primaire. Ce qui veut dire que le système éducatif malagasy ne produit pas des futurs adultes à même de prendre en mains leur vie par la suite. De quoi enfermer ces enfants dans le cercle de la pauvreté pour le restant de leur vie et de quoi aussi compromettre l’avenir socioéconomique du pays. Car avec une forte proportion de la population à peine instruite, il est illusoire de compter sur une croissance élevée couplée à un développement du pays.
En effet, le niveau d’instruction conditionne celui du revenu : moins un actif est instruit, plus son revenu est faible. D’où ces chapelets de commerçants à la sauvette qui s’égrènent dans toutes les rues passantes des villes et jusque dans les ruelles. Ils sont nombreux à ne pas avoir en poche aucun diplôme et le petit commerce est leur bouée de sauvetage. Ce phénomène risque encore de s’amplifier si rien ne change dans le système éducatif qui devrait également s’associer à la formation technique et professionnelle pour orienter les jeunes, les soutenir sur plusieurs plans (entrepreneurship, montage de projets, financement, conseils divers…) Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Le secteur public laisse les enfants et les jeunes à leur triste sort. La preuve en est tous ces chiffres cités plus haut.
Fanjanarivo
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