Elita: un groupe de 4 jeunes rappeurs malgaches révoltés
Elita: un groupe de 4 jeunes rappeurs malgaches révoltés
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Visuel de l'album « Diamandrako » du groupe malgache Elita.
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Par RFI Publié le 30-05-2016 Modifié le 30-05-2016 à 15:56
Ils sont quatre, ils sont Malgaches et ils sont révoltés ! Etudiants en master de droit, de maths ou de littérature à Antananarivo, les chanteurs du groupe de rap « Elita » ont choisi la musique pour partager leurs revendications. Economie, politique, droits de l'homme, corruption : des thèmes qui leur sont chers qu'ils abordent sans détour, dans leur premier album, fraîchement sorti. Avec leurs textes, c'est toute la jeunesse malgache qu'ils espèrent bousculer et ramener à la réalité.
Gigstha, Razor, Alien Xkai et Elh Jee, de l'univers de la science-fiction, ils n'ont que leurs noms d'artistes. Pour le reste, textes, idées, engagements, les quatre chanteurs ont bien les pieds sur terre. Tous ont étudié à l'université. Leur force, selon eux, c'est leur savoir. Un savoir qui leur permet de comprendre et d'indigner contre leur propre société. « Revendications sociales, culturelles et politiques, c’est-à-dire que l’on essaye d’éduquer à ouvrir les yeux et à ne pas se bercer d’illusions sur ce que nos dirigeants nous racontent », confirme Elh Jee, 26 ans, le doyen du groupe.
Les thèmes qui leur font aligner les vers ? L'abus de pouvoir des dirigeants, le racket de la police, la pauvreté, mais aussi le respect de la famille et de la communauté. Les chanteurs déplorent le manque d'intérêt des jeunes envers la politique et l'économie du pays. Avec leurs textes au vitriol, ils espèrent initier une réflexion, un débat, un changement : « On n’incite pas les jeunes à ne pas aller dans les boîtes de nuit, on ne les incite pas à ne pas faire la fête, mais qu’ils soient conscients que si nous, les jeunes, on essaie de prendre notre avenir en main les choses peuvent changer. Puisque nous sommes les futurs dirigeants de ce pays, il faut que l’on prenne nos responsabilités. Et à travers notre musique, on essaie d’inculquer cela ».
Prendre leurs responsabilités mais aussi dénoncer les abus. Dans la chanson « Tsiafahy », du nom de la maison de force de la capitale, les rappeurs pointent du doigt les conditions de vie dramatiques des détenus et interpellent directement les autorités. « Diamandrako », un album définitivement contestataire, et intégralement disponible en téléchargement libre sur internet.
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