Notes du passé: Balade dominicale au milieu d’oiseaux en liberté

Publié le par Alain GYRE

Balade dominicale au milieu d’oiseaux en liberté

12.05.2016 Notes du passé

Notes du passé: Balade dominicale au milieu d’oiseaux en liberté

Déjà en 1960, les visiteurs du Parc zoologique et botanique de l’Institut de recherche scientifique de Madagascar à Tsimbazaza, se plaignent de la pauvreté et du petit nombre d’espèces d’animaux vivants qui y sont exposés.

Pour P. Griveaud et G. Andria­nasolo de l’Institut de recherches scientifiques de Madagascar, ils n’ont certes pas tort, mais « malheureusement la recherche, la capture et l’acheminement très délicat de ces animaux posent des problèmes financiers importants. La construction des cages et enclos, la nourriture et les soins, le personnel chargé de l’entretien et du gardiennage ajoutent encore lourdement à ces frais ».

Cependant, l’Institut peut encore à l’époque éviter, « de justesse il est vrai », l’établissement d’un droit d’entrée, car le Parc représente l’une des rares destinations de promenades dominicales, visites à la fois plaisantes et instructives. Mais si les collections d’animaux captifs ne s’y améliorent pas, il en est autrement de la faune sauvage, surtout des oiseaux dont le nombre d’espèces rencontrées en liberté augmente de manière sensible durant la seconde moitié des années 50.

Tsimbazaza devient alors un véritable refuge de très nombreuses espèces, même de celles en passe de disparaître d’Antananarivo.

« Nos petits compagnons ailés ne se préoccupent heureusement pas de problèmes financiers. Tout ce qu’ils réclament, c’est la paix, la sécurité et une provende assurée. » Attirés par leurs congénères captifs, ils sont de toutes les espèces. Tels le mpiandry tatatra malgache, sorte de héron blanchâtre qui aime fréquenter l’enclos des tortues. On les y rencontre en compagnie du bihoreau (daoka) et du blongios vert.

Dans les allées, notamment aux heures calmes précédant la tombée de la nuit, circulent plusieurs poules d’eau (akohon­drano) qui, en toute quiétude sans crainte du passant, « cherchent leur nourriture en agitant à coups brefs leur courte queue marquée de blanc ». Sur le bassin aménagé au sud-est du Parc qui comporte deux ilots, évoluent divers canards, des hérons et des pintades semi-captifs, aux ailes spécialement traitées pour empêcher l’envol. « Viennent se joindre en toute liberté à leurs frères et sœurs sauvages, deux groupes de sarcelles, des tsiriry et plusieurs tahia en compagnie d’autres Ardéidés penchés sur la végétation des ilots et des rives, où ils se groupent le soir en assez grand nombre. »

Dans les zozoro et les arbres des rives ou de ces ilots, se ren­contrent plusieurs espèces totalement libres: la petite rousserolle de Newton (poretaka), « difficile à observer, mais dont on entendait aisément le chant, particulièrement aux heures chaudes ». De temps en temps, un martin-pêcheur (vintsy) raye la surface de l’eau de son vol bleu vif. Les Phoeni­cophaïdes sont représentés par toute une famille de coucals (toloho) « qui passent leur temps à faire le va-et-vient, d’un vol disgracieux et malaisé, des zozoro de la rive à ceux des ilots ».

Un peu partout, se rencontre le fody, dont « le mâle, aux couleurs cardinalices à la période des amours », égaie la verdure de sa note rutilante. Beaucoup prennent l’habitude, grâce à leur petite taille, de pénétrer à travers les grillages des cages pour venir cambrioler leur part de butin offert aux captifs.

Pour qui aime observer, on voit d’autres espèces. Les pépiants petits zosteros (fotsy maso) vifs et remuants, la teinte jaunâtre avec le tour des yeux blanc pur, la bergeronnette (triotrio), les minuscules spermestes (tsikirity) en bandes de plusieurs individus qui cherchent leur nourriture parmi les graines des hautes herbes.

Dans les buissons où ils se dissimulent, pépient les bulbules (tsakarova) en compagnie de la fauvette (lava salaka). Tandis que dans les clairières, volant de fleur en fleur pour en boire le nectar, « évoluent deux espèces des plus ravissants petits oiseaux de notre faune, proches des oiseaux mouches aux rutilantes couleurs ». Le plus grand, dont le mâle est somptueusement orné de vert métallique sur fond noir, est le soy (Cinnyris notatus Müller); le plus petit, au joli plastron marqué de vert, de rouge et de noir, est le soimanga (Cynniris souimanga Gmelin).

Dans les bosquets, nichent les cisticoles (tsintsina), jolis petits oiseaux dont les nids sont occupés par le coucou, alors que les petits rapaces, tels la crécerelle (hitsiki­tsika), font des toits des laboratoires et autres bâtiments leur perchoir, et que le papango (milan) plane dans le ciel. D’autres oiseaux volent aussi dans le Parc, mais c’est une autre histoire.

Pela Ravalitera

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