Exportation : La vanille malgache de nouveau menacée par la flambée des prix

Publié le par Alain GYRE

Exportation : La vanille malgache de nouveau menacée par la flambée des prix

Rédaction Midi Madagasikara 18 juillet 2016

Exportation : La vanille malgache de nouveau menacée par la flambée des prix

La bonne qualité de la vanille malgache risque de ne plus être une réalité si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin à certaines mauvaises pratiques, comme la mise en emballage sous-vide.

La campagne vanille 2016 débute visiblement sur une atmosphère de crise. Avec les prix pratiqués en ce démarrage, l’on s’achemine visiblement vers un autre record historique des prix de la vanille.

« N’achetez la vanille malgache qu’après le mois d’octobre ou le mois de novembre ». C’est le mot d’ordre donné actuellement par certains acheteurs internationaux de la vanille malgache. Une manière de montrer de la méfiance par rapport à ce que sera la situation de la vanille malgache dans les semaines qui viennent. Une vanille menacée, une fois de plus par une flambée des prix. Les opérateurs de la filière craignent en tout cas un record historique des prix.

Multimillionnaires. Et apparemment ils ont raison, puisque la campagne qui vient de débuter, vendredi dernier dans la région Analanjirofo a affiché un prix jugé exorbitant par les professionnels de la filière, à savoir 110 000 ariary le kilo de la vanille verte. Un prix qui réjouit bien évidemment les paysans producteurs qui deviendront rapidement des multimillionnaires, mais qui inquiète au plus haut point les autres intervenants de la filière. En effet, à 110 000 ariary le kilo de la vanille verte, la vanille noire préparée pourrait atteindre plus de 500 000 ariary le kilo, puisque normalement, pour avoir 1 kilo de vanille noire, il faut entre 5 et 6 kilos de vanille verte. Autrement dit, au stade de collecte, sur le plan local, la vanille noire sera déjà négociée à environ 150 dollars. Or en 2015, le prix international était de 95 dollars le kilo en début de campagne. Selon les analystes, les prix pourraient aller jusqu’à plus de 300 dollars le kilo de la vanille verte en 2017. Un prix qui pourrait, par ailleurs inciter les acheteurs internationaux à se tourner vers la vanille de synthèse.

Pays concurrents. Bref, ce prix exorbitant irait au détriment de la vanille malgache, puisque les principaux pays concurrents comme l’Inde, l’Indonésie, la Papouasie Nouvelle Guinée et le Vietnam sont toujours aux aguets pour prendre la part de marché de Madagascar qui risque de perdre son statut de capitale mondiale de la vanille. Le danger est d’autant plus réel quand on sait que certaines mauvaises pratiques ont persisté au cours de cette campagne pour diminuer davantage la qualité de la vanille de Madagascar. En effet, les autorités actuelles dont le ministère du Commerce et de la Consommation et celui de l’Agriculture n’ont pas su mettre en place les mesures qui s’imposent pour éviter la cueillette prématurée de la vanille verte. Par ailleurs, l’insécurité qui s’est manifestée par les vols de vanille sur pied a également incité les paysans producteurs à procéder à cette récolte précoce. Et la pratique de l’emballage sous-vide qui sera encore une réalité si des mesures ne sont pas prises, risque encore d’aggraver la situation.

Crise. Bref, si les responsables publics et les acteurs privés de la filière vanille ne trouvent pas rapidement une solution à cette flambée des prix, la vanille malgache risque de retomber dans une crise qui sera difficile à surmonter. Et ce sera toute l’économie nationale qui en pâtira, puisque la filière contribue à 5 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et fait vivre pas moins de 60 000 planteurs. Il reste à espérer que les responsables fassent preuve de bonne réactivité pour parer au pire, car il y a urgence.

R.Edmond

http://www.midi-madagasikara.mg/

Publié dans Economie, Exportation, Vanille

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