Madagascar: vers la création d’une zone spéciale pour séduire les investisseurs

Publié le par Alain GYRE

Madagascar: vers la création d’une zone spéciale pour séduire les investisseurs

 

Port de Tamatave, principal port de Madagascar, à l'est de l'île, où transitent près de 80% des marchandises de et vers l'étranger.

© RFI/Sarah Tétaud

Par RFI Publié le 27-10-2016 Modifié le 27-10-2016

 

 

En marge du Sommet du marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa), plusieurs pays en ont profité pour signer des accords bilatéraux. Madagascar et Maurice ont décidé d'accélérer la création d'une Zone économique spéciale (ZES) à Fort-Dauphin dans le sud de la Grande Île. Une zone où les procédures douanières et fiscales seraient plus avantageuses pour faire venir les investisseurs.

 

« Qu'on le veuille ou non, Madagascar, Maurice, la Réunion, Comores, Seychelles : nous sommes condamnés à bâtir ensemble dans toute la région », lance le ministre des Affaires étrangères de Maurice, Vishnu Lutchmeenaraidoo.

 

Il estime que la création de ZES est indispensable pour faciliter les échanges commerciaux dans l'océan Indien. « Ceci implique que nous pouvons devoir intérêt les investisseurs. Nous parlons d’investissements de milliards de dollars, que Madagascar n’a pas et que l’île Maurice n’a pas. Ce sont des projets gigantesques et qui impliquent absolument la participation d’investisseurs étrangers », poursuit-il.

 

Une zone qui ne fait pas l'unanimité

 

Ce dernier milite donc pour la création d'une zone de libre-échange et de libre circulation des professionnels et hommes d'affaires, qui puisse s'étendre à l'Asie et à l'Afrique. Mais cette vision ne fait pas l’unanimité.

 

« L'Afrique importe chaque année 500 millions de tonnes de riz. Madagascar a tout le potentiel agricole : nous avons les terrains et nous avons l'expérience en plantation de riz. Les pays qui importent le riz sont des membres du Comesa ou de la SADC. Mais pourquoi jusqu'à maintenant, Madagascar n'a pas pu développer l'exportation de son riz vers ces pays-là ? Ce n'est pas la peine d'entrer dans de nouvelles zones d'exportations régionales alors que les partenariats existants ne fonctionnent toujours pas », clame le docteur Hery Ramiarison, enseignant chercheur en économie à l'université d'Antananarivo.

 

Malgré l'entrée de l'île dans trois groupes économiques régionaux (COI en 1982, Comesa en 1994, SADC en 2008), le PIB par habitant n'a cessé de diminuer depuis 30 ans, impliquant la baisse du niveau de vie des Malgaches. Par ailleurs, avec seulement 15 % de ses échanges économiques réalisés au sein de ces marchés régionaux, Madagascar peine encore à y asseoir ses intérêts.

 

http://www.rfi.fr/

Publié dans Economie, Port de Tamatave

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