La Mer « eau » secours de la Terre

Publié le par Alain GYRE

La Mer « eau » secours de la Terre

Publié par : APOI  16 novembre 2016

 

Philippe Murcia est un expert maritime* bien connu dans notre région. Il intervient régulièrement dans nos colonnes, notamment sur les projets d’aménagement portuaires et d’économie bleue qu’il définit comme «un juste retour des choses. La vie sur Terre vient de la Mer et nous nous ressourçons en revenant à la Mer ! »

Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie du livre sur l’ Economie bleue dont il a rédigé le chapitre sur Madagascar.

Interrogé sur les impacts de l’économie bleue à Madagascar, il a précisé : « L’ Economie bleue sur la Grande île est le meilleur moyen de lutter efficacement contre la pauvreté grâce aux emplois de longue durée créés : les ports, la pêche, l’aquaculture, les navires de la marine marchande et de croisière qui emploient régulièrement des marins et du personnel Malagasy, le tourisme balnéaire, ainsi que les magnifiques parcs nationaux (MNP) du littoral et des lacs et réserves aquatiques, les différents travaux liés à l’eau potable, les chantiers navals…etc. Le projet de réhabilitation du port de Tamatave financé aux alentours de 450 millions US$ par la coopération japonaise va jouer un rôle considérable dans le futur de Madagascar. Mais il ne faut pas oublier les autres ports de Madagascar dits « secondaires » : Tulear, Mahajanga, Nosy Be, Diego Suarez et évidemment Ehoala dans le sud afin qu’un équilibre économique soit maintenu avec les autres provinces et permettre à la population d’accéder aussi aux nouveaux emplois générés par la modernisation des infrastructures ».

Nos îles de l’Océan indien ont une histoire commune et une économie partagée au delà des concurrences naturelles. Aussi pour cet expert, une union maritime des îles ferait la force de cette région et serait sûrement très efficace dans ce monde globalisé. « Une île toute seule si grande soit elle ne peut pas grand chose dans le concert de la mondialisation et face aux enjeux planétaires. Les interactions entre les îles doivent être privilégiées. Les Seychelles ont eu l’excellente idée de nommer un Ministre de l’Economie bleue et doivent être citées en exemple… L’image donnée par le logo des Iles Vanilles est fortement fédératrice et nous pouvons aller plus loin avec par exemple des démarches communes auprès des armateurs de croisières, et d’une façon générale pour tout projet qui concerne la mer au plan régional une consultation systématique. Cette union est déjà réelle et opérationnelle pour la sécurité maritime. Il serait bénéfique pour tous qu’un plan régional de développement maritime et portuaire soit élaboré en concertation entre les Etats insulaires .

Interrogé sur le contexte maritime international, Philippe Murcia a mis l’accent sur une « révolution bleue » qui va impacter la protection de l’environnement à Madagascar.

Il s’agit de la gestion des eaux de ballast (qui remplissent les coques des navires pour les stabiliser) rendue obligatoire à partir de 2017 par l’OMI (Organisation Maritime Internationale). Pour lui « cette nouvelle règle va fortement diminuer les risques liés aux espèces invasives et à la pollution véhiculées dans les eaux de ballast. En clair, ces eaux qui voyagent d’un continent à un autre seront filtrées et traitées à bord par des technologies innovantes avant d’être rejetées à la mer. Une nouvelle gestion des déchets qui fait partie des enjeux du XXIème siècle et qui montre que nous changeons d’état d’esprit grâce à l’économie bleue… »

Propos recueillis par J.Rombi

* Philippe Murcia, fondateur d’Ocean Company Consulting, ancien Directeur Régional du Groupe CMA CGM, et précédemment Directeur Général du Port d’Ehoala pour Rio Tinto QMM, conseille aujourd’hui le Groupe ENAC. Il est également Expert en Economie Maritime auprès de la Commission des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA). Il a fait partie du collectif qui a rédigé le livre « L’ Economie bleue en Afrique : Guide Pratique ».

http://www.agencepresse-oi.com/

Publié dans Economie bleue

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article