Notes du passé: Madagascar, une grande île verte au XIXe siècle
Madagascar, une grande île verte au XIXe siècle
26.12.2016 Notes du passé
De nombreuses publications allemandes parlent de Madagascar, surtout à partir du XIXe siècle. Ainsi d’un « polybistor » allemand du nom de Saamüller qui n’a pourtant jamais mis les pieds dans l’ile. Et bien qu’il se soit surtout intéressé aux lépidoptères de Madagascar- d’où le titre de son livre- il y aborde également la flore (lire précédente Notes).
Selon la situation de la région du pays, présente-t-il, la végétation est très différente dans la Grande ile mais en général très riche et abondante. À cette époque, la flore n’est que peu explorée, surtout après le décès subit, le 29 mai 1881 à Antananarivo, du voyageur J.-M. Hildebrandt qui y séjourne principalement pour étudier sa flore.
Chaque visiteur est d’emblée frappé par l’immense richesse forestière, en particulier par la ceinture de forêt vierge tout au long de l’ile, sensiblement parallèle à la côte. Elle se situe sur les pentes des Hauts-terres, partagée du côté oriental par une vallée allongée traversée d’un cours d’eau assez important (Mangoro), mais se réunit de nouveau aux deux extrémités de la plaine de l’Ankay. La forêt renferme celle-ci dont « l’aspect charme au plus haut point par son panorama magnifique tout voyageur qui sort de la forêt vierge ».
La plaine est surtout étendue au Nord-est. Dans le Sud et l’Ouest où la ceinture forestière est plus étroite, elle s’approche davantage de la côte et se termine avant d’atteindre la pointe la plus avancée vers l’Ouest. Dans le Nord-ouest, la ceinture dépasse la première partie par une zone importante. À l’intérieur et à l’extérieur de cette ceinture existent des parcelles de forêt vierge plus grandes à l’Est et au Nord-Ouest. Au Sud-ouest se présente une grande région forestière moins dense où existent des peuplements de palmiers.
Les Hauts-plateaux ne sont que peu boisés. Seuls quelques groupes d’arbres se voient ici et là sur les collines, « dont l’aspect extérieur ressemble à nos arbres des forêts européennes, mais qui appartiennent généralement à la famille des figuiers ».
Effectivement, sur les sommets règne une flore correspondant à la zone tempérée, tandis que celle des plaines et des vallées fluviales est totalement tropicale.
Une grande partie des Hautes-terres est dénudée et inculte, de larges étendues forment des garennes et des marécages, les collines ne sont généralement couvertes que d’herbe qui est, pendant la saison froide, de couleur brune et à moitié desséchée. « Elle est brûlée par les habitants avant le commencement de la saison des pluies, exactement comme dans beaucoup de régions africaines. »
La plus grande végétation luxuriante se déploie à l’Est. À l’arrière du sable brûlant des rivages, « les prés les plus magnifiques se déploient dans la plaine, fréquemment entremêlés de buissons, de groupes d’arbres et de zones marécageuses ».
Plus clairsemée est la végétation de la partie occidentale, particulièrement dans le Sud où dans ses plaines sablonneuses pousse une grande variété de plantes épineuses qui appartiennent aux légumineuses, cactées et euphorbiacées.
Madagascar possède une flore très variée, ses plantes mélangent les formes africaines et indo-malaises.
« L’impression que produisent les forêts, la quantité de fougères rappellent l’Inde. Les palmes, les acacias, les éricacées (dont le genre Philippa peut être trouvé en petits buissons dans les montagnes à l’orée de la forêt vierge), les fougères arborescentes rappellent l’Afrique. Les espèces de Pandanus, les Casuarinacées et les Népenthacées (plantes à canettes) dont la présence n’est qu’isolée, rappellent l’archipel malais. »
Texte : Pela Ravalitera – Photo : Archives personnelles
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