Notes du passé: Voyages au fil de l’eau

Publié le par Alain GYRE

Voyages au fil de l’eau

15.04.2017 Notes du passé

 

Faire des vastes étendues aquatiques que renferme Madagascar des destinations touristiques est, en 1963, le grand souhait de A. Kiener.

Si à l’Ouest, beaucoup de lacs moins étendus sont aussi beaux et attrayants que Kinkony, la province d’Antananarivo a aussi les siens, mais ils sont plutôt volcaniques.

Tel le lac Itasy, troisième de l’ile en étendue avec ses 3 500 hectares, bien connu des touristes car proche de la capitale. Dès Ampefy, on peut déjà suivre à pied les rivages du petit lac Kavitaha et surtout visiter ces curieuses installations construites en vue de la capture des anguilles en saison chaude, quand celles-ci descendent la Lily pour aller pondre en mer. « Mais où   »

La visite des lieux est assez acrobatique et il est préférable de s’aventurer pieds nus- « et sans appareil photo »- sur les ponceaux faits de rondins et sans rampe. Une promenade beaucoup plus facile à faire est celle du petit lac de cratère d’Andranotoraha, « aux eaux romantiques et tristes », au fond de la vaste cuvette. Les plus courageux en dévalent les pentes pour se mirer dans l’eau.

De la colline d’Andranotoraha, la vue sur l’Itasy est très belle. Le lac ressemble par de nombreux points à celui, plus petit mais également volcanique, de Tritriva, près d’Antsirabe. Les eaux de ce dernier lac occupent une véritable cheminée de plus de 150 mètres de profondeur. Mais si l’on sillonne les pistes qui font le tour de l’Itasy, on arrive à l’ilot boisé appelé aussi l’Ilot Sacré, où se trouve le village des pêcheurs d’Ambatomboro.

Pour voir le lac dans son ensemble, il suffit de prendre la « piste jeepable » de l’Ambohitri-manjaka qui culmine à 1807 mètres, pour y arriver en fin d’après-midi.  « J’avoue que c’est bien le pays le plus grandiose et l’un des plus extraordinaires couchers du soleil que j’aie eu le bonheur de voir à Madagascar.» Contrairement à Tritriva qui, en fin de journée, prend « un aspect sombre et lugubre ».

Mais toutes les eaux de la Grande ile ne sont pas aussi calmes, car le pays est aussi connu par ses « rapides » et ses « chutes » bondissantes. Ils marquent les grandes marches d’escalier menant, de falaise en falaise, vers les Hautes terres ou à l’assaut des montagnes.

Que de belles cascades ! Mais souvent difficiles d’accès. Telles, non loin du lac Itasy, les chutes de la Lily ; près de Faratsiho, on peut citer Kitsamby et Ramainandro ; sur l’Ikopa, on a Antelomita ; près de Mahitsy, sur la route de Mahajanga, il y a Farahantsana ; sur la route de l’Est, la Mandraka; sur l’axe Lakato-Moramanga, Ambodiriana ; et sur la piste Moramanga-Anosibe an’Ala, les chutes de la Mort.

Sur le pourtour de la zone centrale de l’ile et en zone côtière, on peut toujours essayer de visiter les chutes de Faliarivo à Ambatofinan- drahana, de Faraony et Mandrianam- potsy en bordure de la ligne Fianarantsoa-côte Est, d’Ambohi-miera et Namorona à Ifanadiana, de Sakaleona et Andriamovoka à Ambalarondro-Brickaville, de la Mahavavy à Ambilobe, des Roussettes sur la montagne d’Ambre, d’Irony entre Bealanana et Antsohihy, de Mahajilo près de Miandrivazo…

Autour des eaux, calmes ou tumultueuses, se tissent des légendes, des croyances, comme en l’existence du « Tompondrano », génie des eaux qui y est hébergé et qui gronde lors des tempêtes ; des « Zazavavindrano », ces mignonnes nymphes des eaux qui savent si bien se cacher à toute approche du visiteur indiscret « dans ces gîtes charmants que sont les ruisseaux cascadants ».

La recherche de ces derniers, selon A. Kiener, ne sera pas longue et non loin d’Antananarivo, les stations forestières de Manjakatompo et d’Antsampandrano, entre autres, offrent aux promeneurs leurs rivières bouillonnantes, au milieu de la forêt, des pins et des fougères arborescentes.

Dans la grande forêt de l’Est, de « charmants » ruisseaux au bord desquels souvent on admirera une remarquable plante d’eau, connue sous le nom d’« ovirandrana », ajourée comme une dentelle : c’est « l’Aponogeton fenestralis ». Sans oublier cette petite grenouille tricolore (Mantella madagascariensis) qui vit au milieu des mousses, « ravissante avec des couleurs bariolées orange, noire et vert pomme ».

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Publié dans Histoire, Notes du passé

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