Attaques successives à Ambalavelona

Publié le par Alain GYRE

Attaques successives à Ambalavelona

20.06.2017 Notes du passé

 

Le poste de Marotolona reconstitué le 8 novembre 1898, le capitaine Laverdure poursuit son chemin. « Le 10 novembre, il trouva le squelette carbonisé de l’interprète du garde Ettori et il reçut quelques renseignements sur l’attaque du poste et la désertion de huit miliciens dès le début de l’attaque » (rapport du chef de bataillon Lamolle).

Le lendemain, il se met à la recherche des traces d’Ettori, mais tous les villages traversés sont abandonnés dans une fuite précipitée, et le 12 novembre, la reconnaissance rentre à Marotolana.

Enfin, le 13 novembre, apprenant qu’Ambalavelona a été attaqué, le capitaine Laverdure décide d’y revenir et désigne le sous-lieutenant Sautel pour commander à Marotolana.

Effectivement dans la nuit du 7 au 8 novembre, le lieutenant Gautier, adjoint du commandant du Cercle annexe, arrive à Ambalavelona. Au petit matin, « deux cents Marofelana, dont une trentaine armée de fusils et les autres de sagaies, attaquaient le poste après avoir incendié le village. Ils criaient: Vazaha! Vazaha! »

Le lieutenant repousse l’attaque et poursuit les fuyards qui abandonnent deux des leurs, dont l’un armé de fusil est abattu d’un coup de revolver. Cinq autres corps sont emportés.

Le poste est de nouveau attaqué le 8 novembre, en début d’après-midi, « par cent cinquante Marofelana divisés en trois groupes, mais sans beaucoup de dommages ».

Le capitaine Laverdure  commence alors à sillonner la région pour faire des reconnaissances.

Dans la nuit obscure du 22 novembre, le poste d’Ambalavelona commandé par l’enseigne de vaisseau Calemard, est une fois de plus attaqué. Il est cependant difficile de suivre les traces des agresseurs, mais un tirailleur est mortellement blessé.

Du 24 au 27 novembre, le capitaine Laverdure reçoit un canon de 37, dix mulets et une pièce de 80m/m de montagne. Fort de son nouvel armement, il se prépare à marcher de concert avec le commandant de Bealanana, dont le poste a été enlevé par l’insurrection qui gagne toute la région de l’Ankaizina.

Le 28 novembre, il se dirige vers Bealanana avec des officiers, sous-officiers, quatre-vingt trois tirailleurs, vingt-deux miliciens, quatorze artilleurs.

Le 29 novembre, le groupe arrive à Marotolona bien que l’artillerie supporte de grosses difficultés de marche. Les habitants de ce gros village reviennent en nombre appréciable. « Félicités et rassurés par le capitaine, ils prennent l’engagement d’aller chercher leurs amis pour les faire rentrer. Le 30, on a quitté Marotolona. »

Après une marche rendue difficile par la pluie et le froid dans les montagnes très élevées, le groupe du capitaine Laverdure arrive, le 5 décembre dans la matinée, en vue de Bealanana. Un immense marais les sépare de la ville.

« Aucune colonne n’était en vue et on ne reçut aucune nouvelle du groupe Mondon dépêché auparavant. Quelques coups de canon étaient tirés sur le village. Ils ne déterminaient aucun mouvement apparent. »

Le groupe décide alors de traverser le marais qui le sépare du village avec précaution. Quand il y pénètre, il le trouve complètement abandonné, la moitié des cases incendiées: tout dénote une fuite précipitée.

Du poste, il ne reste rien. On n’y trouve que des étuis de cartouches 74 et de fusils à piston ainsi que des effets de miliciens. « Au sud-ouest du village, on avait trouvé un poteau au sommet duquel était attaché un casque d’Européen et une mallette en fer contenant divers objets ayant appartenu au garde Gouraud! »

 

Texte : Pela Ravalitera – Photo : Archives personnelles

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Publié dans Histoire, Notes du passé

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