Les Accords de Paris, le climat et Madagascar
Les Accords de Paris, le climat et Madagascar
07/06/2017
Quand le président Donald Trump a décidé de confirmer la rumeur d’un retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, les échos de l’indignation internationale se sont réverbérés jusqu’à Madagascar. Et pas sans justification.
Madagascar a ratifié l’accord de Paris en un temps record, en sachant qu’en moyenne une convention internationale passe une dizaine d’années sous les yeux des parlementaires avant d’être ratifiée, à l’instar du Protocole relatif à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, signée en 2004, et pourtant toujours en marge des priorités parlementaires. Si la Grande Ile s’est empressée de ratifier l’Accord de Paris, c’est parce qu’elle est l’une des premières concernées par le changement climatique.
Toutes les études et tous les rapports place Madagascar en première ligne des pays les plus vulnérables et les plus affectés par le changement graduel du climat. La sécheresse dans le Grand Sud, et d’autres phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes tel que le cyclone ENAWO en sont les preuves. Non équipée contre ces extrêmes, les Nations-Unis estiment que 75 à 250 millions d’Africains courent un risque aggravé, allant d’inondations à l’assèchement des terres cultivables, ou encore des villes et villages.
Le réchauffement de la planète ne peut cependant pas être stoppé, mais ralenti, voire contenu. En tout cas, l’objectif de l’accord de Paris est de maintenir le réchauffement sous le seuil critique de 2 degrés Celsius, au-delà duquel le réchauffement et ses conséquences catastrophiques sont inévitables et irréversibles.
Une parmi les 195 délégations concernée, Madagascar essaie tant bien que mal de respecter les dispositions convenues par l’accord. Les initiatives civiles se font plus nombreuses, notamment par une démocratisation exponentielle de solutions solaires pour l’énergie domestique et industrielle, ainsi que la sensibilisation de la population aux enjeux environnementaux.
La Journée mondiale de l’Environnement, qui a eu lieu le 5 Juin, contribue à cette prise de conscience nationale. Au-delà du réchauffement climatique, c’est à une vision transversale des problématiques environnementales que les Nations-Unis ont voulu sensibiliser le monde, grâce au thème « Rapprocher les gens de la nature ».
A Madagascar, cela passe notamment par la lutte contre les déforestations, l’interdiction de certains types de sacs plastique, la création de zones protégées tels que les 5 nouveaux sites Ramsar établis le 31 mai dernier, ou encore le Global Cleaning Day initié par le Yali RLC S.A Alumni Madagascar.
Dans un pays où la pollution est monnaie courante, et le pillage et la destruction des ressources naturelles et de la biodiversité se font à tout bout de champ, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris doit être un coup de pied dans le derrière pour réveiller les consciences. Contrairement aux autres pays d’Afrique où les réfugiés climatiques peuvent encore traverser les frontières pour survivre, les malgaches sont sur une île. Grande certes, mais peut-être pas pour longtemps.
HHO
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