MEDITATIONS D'UN MATIN RABEARIVELO

MEDITATIONS
I – D’UN MATIN
Ton coq rouge a troublé le sommeil de l’aurore
qui, jeune fille aux yeux lourds encore de songe,
verse l’or de son front, verse sa toison blonde
sur la toiture rose.
Belle ! et vous êtes seuls à demeurer au lit
où l’ombre atténuée estompe son ton bleu !
Est-ce pour mieux jouir de l’amour absolu,
est-ce la peur de voir votre rêve exilé ?
Sortez de la torpeur des sens, du sang, de l’âme
et venez avec moi résoudre le dilemme
du bonheur à choisir.
Lequel : ce vent de fleurs qui nous vient du coeur sombre
des bois et des vallons ? ou bien, sans s’interrompre,
la naissance et la mort du nuage en l’azur ?
JEAN-JOSEPH RABEARIVELO
VOLUMES. –XI