A MARCEL ORMOY -J.J. RABEARIVELO

A MARCEL ORMOY
Un miracle trompeur m’amène aux carrefours,
comme vous, des visages,
et je suis étranger à tous les paysages
qui me proposent leurs amours.
Ah ! quand pourrai-je, Ormoy, me parant d’autres grâces,
dire les sentiments
que m’auront suscités mes éblouissements
par la voix seule de ma race,
afin d’être mieux digne et fier de l’amitié
que m’accorde votre âme ;
afin, surtout, afin d’entretenir la flamme
qui meurt dans mon âtre oublié ?
Qu’est-ce, sinon le sang qui coule dans mes veines,
et ma charte, et mon fonds,
et les morts qu’on oublie au siècle où nous vivons
dans leur déroute souterrain
Ah ! puisse tout cela briller à l’avenir
sur le front de ma muse !
Elle mériterait de vous, ma voix confuse,
laquelle aurait pu s’affermir
JEAN-JOSEPH RABEARIVELO
VOLUMES. – XXX - XXXI