Au Soleil estival 1 - J.J. RABEARIVELO

Au Soleil estival
(fragment)
pour Charles Maurras.
1
Tel, du cœur végétal, tu suscites la sève,
la jeunesse de l’arbre et la saveur du fruit,
ô soleil salué par le vent qui se lève
d’une ombre où l’on entend la fuite de la nuit,
tel, pénètre mon sang et mûris ma pensée :
je suis né sous ton signe ardent, et j’ai grandi
ainsi que nos palmiers à la voûte élancée,
dans l’ivresse de la gloire de tes midis ;
et pour que mon chant soit l’enfant de ta lumière,
pour qu’il recouvre l’âme éternelle et première
des chantres d’Iarive ivres de ta splendeur,
nourris-le, nourris-le, dans ta coupe enchantée,
du lait d’une sauvage et nouvelle Amalthée,
et que mon cœur, soleil, vibre de ton ardeur !
JEAN-JOSEPH RABEARIVELO
VOLUMES. – LXXIX