Poème: Au Soleil estival 7 - J.J. RABEARIVELO
Au Soleil estival
(fragment)
pour Charles Maurras.
7

Une légende obscure et vaine nous rallie,
race éteinte d’Emyrne au bois découronné,
à l’archipel lointain de la Polynésie
dont le passé floral n’est pas plus fortuné.
Au vague souvenir que tu viens de ces terres
et qu’elles t’ont vu naître en leur azur marin,
je revis dans mon cœur l’exode de mes pères
parmi le glorieux triomphe du matin.
Et je vois, vers le golfe où l’ombre végétale
approfondit le ton bleu d’une mer étale,
des pirogues voguer, souples comme le vent.
Leur chargement est fait de pulpes savoureuses,
mûres sous les climats des îles bienheureuses
qui s’estompent sous les brumes de l’Océan.
JEAN-JOSEPH RABEARIVELO
VOLUMES. – LXXXV