Coeur et Ciel d’Iarive 11 - J.J. RABEARIVELO
Coeur et Ciel d’Iarive
11

Cité nouvelle, encore inaccessible aux yeux,
qui, buvant le sang des partants,
saccages la promesse enclose en leur printemps,
mortelle fiancée à d’obscurs jeunes dieux,
je pense aux jours futurs où des palais de pierre
et des usines spacieuses
briseront en mon Emyrne silencieuse
les lignes de l’azur et les flots de lumière ;
je pense au paysage hier inviolé
comme le cœur vert des forêts,
ainsi qu’à vous, oiseaux roses, bleus ou dorés,
ivres du seul espace aride et désolé ;
à toi, ma sœur, à toi, fille de roi sans trône,
à toi, rose de la terrasse,
dernière floraison vivante de ma race,
couchant d’un jour heureux et fleur d’une âpre automne !
JEAN-JOSEPH RABEARIVELO
VOLUMES. – XC