Des araignées cannibales se cachaient à Madagascar

Publié le par Alain GYRE

Des araignées cannibales se cachaient à Madagascar

Par  Jean-Luc Nothias   Publié le 11/01/2018

Dix-huit nouvelles espèces d'araignées pélicans, connues pour se nourrir exclusivement d'autres araignées, ont été identifiées par une spécialiste.

Ce sont des «Lazares». Des animaux qui ont été découverts (en 1881) à l'état de fossiles datant de dizaines de millions d'années, et que l'on croyait disparus, avant d'être observés, des dizaines d'années plus tard (en 1948), à l'état sauvage. Comme s'ils étaient sortis vivants de leur tombe. Pourtant, les araignées pélicans, foi d'arachnologue, ne sont pas de celles que l'on ne remarque pas ou qu'on oublie. En dépit de l'incroyable diversité des arthropodes producteurs de soie, celles-ci cumulent les bizarreries et tours de force.

Dix-huit nouvelles espèces viennent d'être décrites à Madagascar, leur terre d'élection, par Hannah Wood, madame araignée pélican qui en avait déjà 9 à son actif, conservatrice du département araignées et myriapodes du Smithsonian's National Museum of Natural History. Elle a pour cela examiné des centaines de spécimens, venus de Madagascar mais aussi des collections de plusieurs muséums (travaux publiés dans la revue ZooKeys ).

Une araignée sans toile

L'araignée pélican doit son nom à la ressemblance de sa tête avec celle de l'oiseau: un long cou inhabituel et de longues pinces bordées de crocs, les chélicères, figurant le bec. C'est une araignée cannibale: elle ne mange matin, midi et soir, que d'autres araignées. Elle ne construit pas de toile. On les trouve surtout à Madagascar, mais aussi un peu en Afrique du sud et en Australie.

Sa technique de chasse est incroyable. Lorsqu'elle arrive devant une toile d'araignée, elle va délicatement titiller la toile, la faire vibrer avec ses pattes avant pour attirer celle qui a construit la toile. Lorsque cette proie s'approche de la chasseuse, cette dernière va l'attirer avec ses pattes, tête en avant, sur ses longues pinces qui lui injectent un poison. Son long cou lui permet de garder sa proie, empalée sur l'une des pinces, éloignée d'elle jusqu'à ce qu'elle soit devenue inoffensive.

«Ces araignées montrent bien la biologie unique qui existe à Madagascar», s'enthousiasme Hannah Wood. «Je pense que l'on va trouver beaucoup d'autres espèces qui n'ont pas encore été décrites ou documentées». Cela à condition que les espaces naturels de l'île soient préservés...

 

http://www.lefigaro.fr/sciences/2018/01/11/01008-20180111ARTFIG00231-des-araignees-cannibales-se-cachaient-a-madagascar.php

Publié dans Faune, Araignée

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