Poème: FILAO - J.J. RABEARIVELO

Publié le par Alain GYRE

Arbres

à Henri de Régnier.

 

Arbres de la cité, depuis combien d’années

Nous nous parlons tout bas !

Jean Moréas.

9

 

FILAO

 

Filao, filao, frère de ma tristesse,

qui nous viens d’un pays lointain et maritime,

le sol imérinien a-t-il pour ta sveltesse

l’élément favorable à sa nature intime ?

 

Tu sembles regretter les danses sur la plage

des filles de la mer, de la brise et du sable,

et tu revis en songe un matin sans orage

glorieux et fier de ta sève intarissable.

 

Maintenant que l’exil fait craquer ton écorce,

l’élan de tes rejets défaillants et sans force

ne dédie aux oiseaux qu’un reposoir sans ombre,

 

tel mon chant qui serait une oeuvre folle et vaine

si, né selon un rythme étranger et son nombre,

il ne vivait du sang qui coule dans mes veines !

 

JEAN-JOSEPH RABEARIVELO

VOLUMES. – LXXIII

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