Conte: Bao

Publié le par Alain GYRE

Bao

 

Tout n’y est qu’à peine dit, à peine prononcé, à la manière malgache : une ambiance, un souffle, un environnement.

 

Betsy, qui raconte, est illettrée (selon nos normes !). Antsiramanasy son village, n’a que quelques familles. Il est situé sur la côte Est de Madagascar, à cent quarante kilomètres au nord de Toamasina.

 

Antsiramanasy : «  Là-où-il-y-a-une-pointe-de-terre-avec-des-ananas ».

 

 

            C’est moi qui raconte, moi Julien BETSY, qui suis d’ici, d’ici Antsiramanasy. Je vais vous dire un conte, car celui qui racontait avant moi a fini, et je pense que je finirai aussi celui que je vais raconter ; ce n’est pas que je sois fort pour raconter, mais c’est pour apprendre à bien raconter que je vous dis ce conte.

 

            Il était une fois un homme et une femme.

            Ils s’aimaient bien et se marièrent

            Et ils se firent une petite maison, là-bas,

            au bout du village.

            Voilà que la femme eut un petit enfant

au-dedans d’elle,

            et voilà que tous les deux virent naître

un petit enfant.

            Puis ce fut un deuxième.

            Et enfin, un troisième.

            C’était trois filles,

            trois petites filles qu’ils mirent au monde tous les deux ;

            Le nom de la première, ce fut Talzgnolona,

            c’est-à-dire Fille Aînée ;

            c’était la première de toutes.

La seconde on l’appela Bao,

Il désigne la feuille de raphia, ce mot-là.

Et la dernière, eh bien !

on l’appela tout simplement Faravavy : Petite-Dernière.

 

Et voilà qu’elles furent bien soignées, les trois petites,

Et qu’elles grandirent.

Devenues grandettes,

leurs parents leur firent faire les commissions,

à ces trois petites.

Un jour, ils les envoyèrent dans la forêt

pour chercher les herbes odorantes

qu’on fait cuire dans la sauce qui accompagne le riz.

Elles s’en allèrent dans la forêt

chercher les herbes odorantes

qu’on mange avec le riz,

et, dans la forêt, elles trouvèrent trois œufs dans un nid.

Trois œufs !

Un pour chacune des trois !

Comme les voilà contentes

Avec chacune son œuf qui lui est échut en partage.

Rentrées à la maison avec leurs herbes odorantes

Et chacune son œuf,

Qu’est-ce qu’elles firent ?

Petite-Dernière et Fille Aînée avaient faim :

elles firent cuire leur œuf et le mangèrent.

Quant à Bao,

Elle porta son œuf à l’écart du village,

Dans une espèce d’enclos de rochers

Et elle cacha son œuf

Dans un trou que faisait le rocher,

Un trou semblable au creux d’une épaule.

Il y avait là aussi une caverne,

dans j’enclos du rocher,

Il n’y avait personne

et Bao cacha bien son œuf.

Et voilà que chaque matin,

en cachette, elle s’en alla

faire visite à son œuf

dans le creux du rocher.

Arrivée à l’enclos des rochers, elle chantait,

chantait l’incantation :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugissent les bœufs,

Mugissent…

Meu-eu-eu-euh !

Ainsi faisait-elle.

 

Et voilà qu’un matin

elle trouva l’œuf éclos : là, au creux du rocher,

un petit poussin était né,

un poussin d’oiseau,

un petit oiseau.

Et Bao chanta, chanta l’incantation :

           

            Le poussin écoutait le chant d’incantation

            mais il n’était qu’un poussin.

 

Chaque matin, Bao venait ainsi visiter son poussin

qui grandissait, grandissait,

Chaque matin,

Bao lui apportait à manger ;

chaque matin,

elle lui lissait son pelage

avec l’huile de coco qu’elle apportait.

Son pelage, Oui !

car le gros poussin grandissait sans former de plumage ;

Chaque matin

Boa l’oignait d’huile de coco

et il grandissait, il grandissait.

Il devenait énorme !

Un jour qu’elle s’en venait ainsi

comme chaque matin

une chose advint :

dans l’enclos des rochers

il n’y avait plus d’enfant d’oiseau,

d’énorme poussin, enfant d’oiseau,,

Mais un petit enfant de bœuf.

L’œuf,

le poussin,

étaient devenus un joli veau, un petit taureau

magnifique et luisant.

Bao n’en fut pas étonnée,

pas plus que cela.

Chaque matin,

elle apportait de quoi manger,

et elle gardait même l’ampango,

le riz grillé qui s’était attaché à la marmite,

le riz grillé aux enfants de la maison,

leur seule friandise…

Bien sûr, elle n’oubliait jamais

l’huile de coco

dont elle frottait le petit taureau,

son corps tout entier,

pour qu’il fût beau et fort,

Chaque matin,

au petit matin,

chaque fois, qu’elle allait le voir,

avant d’entrer dans l’enclos des rochers,

elle chantait l’incantation

et le petit taureau accourait à sa voix.

Elle avait arrangé l’enclos

Pour qu’il ait la place de courir un peu

Et le creux du rocher était là pour le cacher,

Bao chantait l’incantation :

O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugissent les bœufs,

Mugissent…

Meu-eu-eu-euh !

Et voilà qu’un jour,

le petit taureau lui répondit :

Meu-euh !

Il était encore petit et ce fut un petit cri,

Mais il devint gros, magnifique,

Tous les jours,

au petit matin,

Bao allait le voir,

allait lui donner à manger,

allait le frotter d’huile odorante…

et elle se disait :

- Sûr, père et mère vont voir mon manège…

et bien sûr, cela se produisit.

Leur maman se posait des questions :

- Qu’est-ce que Bao va faire chaque matin ?

Fille Aînée, Petite Dernière,

venez-là je vous demande un peu…

Vous ne savez pas ?

Il faut savoir.

Mine de rien, suivez Bao

pour que je sache un peu :

Je n’aime pas ces cachotteries…

Fille Aînée et petite Dernière suivirent Bao

au petit matin s’en allant…

Elles suivirent et s’en vinrent près de l’enclos des rochers,

là ou Bao soignait son joli taureau.

C’est là qu’elles se cachent

pendant que Bao arrive  à la porte de pierre de l’enclos.

Bao s’arrête…

Elle chante l’incantation…

Ses sœurs regardent de tous leurs yeux,

écoutent de toutes leurs oreilles :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugissent les bœufs…Mugissent…

Meu-eu-eu-euh !

            Ainsi fit Bao,

Ainsi fit-elle son incantation…

Et voilà que le petit taureau mugit,

Il mugit long, longuement,

Il faut dire qu’à présent

il était un beau taurillon.

Long, longuement, il mugit,

long, longuement…

Et les deux sœurs étaient là

elles écoutaient, elles écoutaient, les deux petites,

Fille Aînée et Petite Dernière.

Doucement, sans bruit, s’en revinrent les deux petites,

s’en revinrent au village,

avant Bao

bichonnant son joli taureau.

Père et mère étaient là dans la maison

et pendant que Bao continuait à bichonner son taureau,

elles racontèrent

ce qu’elles avaient vu et entendu.

- Ah ! tu sais père, qu’elles dirent,

il y a là-bas, dans l’enclos des rochers,

un taureau que Bao élève.

Il est là-bas, tu sais, dans le trou des rochers,

dans la caverne…

C’est là-bas

qu’elle s’en va tous les matins.

Et là-bas, elle parle au taureau,

pour l’appeler

et il vient le taureau…

Ecoutez ! c’est comme ça qu’elle fait :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugis  taureau… Mugis         

Meu-eu-eu-euh !

            C’est comme ça qu’elle fait…

            - Comme ça ? dit le père.

            - Eh ! oui !

- Si c’est comme ça, dirent père et mère,

nous n’aimons pas beaucoup !

Et puis on dirait que Bao manigance des choses

pour que ce taureau ne soit pas à nous tous…

- Ça ne me plaît pas du tout,

dit mère,

pas du tout !

Il faut régler cette histoire.

 

Bao s’en vint à la maison

ayant fini de donner à manger au taurillon,

là-bas dans l’enclos des rochers.

 

A midi, tout le monde s’assit sur la natte

pour manger le riz,

et quand le repas fut fini, voilà que père parla :

- Ah ! Bao ! qu’il dit…

- O ! répondit Bao poliment…

- Dis, Bao,

La grand-mère qui demeure de l’autre côté des collines

te fait dire d’aller la voir, là-bas

Ton grand-père veut partir

pour régler cette affaire,

et grand-mère ne veut pas rester toute seule

au campement de la rizière…

c’est pourquoi ils t’envient chercher,

pour que tu tiennes compagnie à ta grand-mère

cette nuit,

là-bas, au campement de la rizière…

Tu vois…

Bao n’y tenait pas tellement…

et puis…

quelque chose lui disait…

Pourtant elle obéit : si grand-mère et grand-père et père et mère

lui demandaient ça,

elle ne pouvait pas refuser. C’est pourquoi elle obéit.

Mais ça ne lui disait pas grand’chose.

Surtout que…

- Bon, dit-elle, j’irai…

elle prend son panier,

y met son drap ^pour dormir,

deux noix de coco pour grand-mère,

et du riz grillé, reste du repas…

Elle met son panier sur sa tête

et en route.

Mais en chemin, elle fit le détour,

le détour de l’enclos des rochers,

le détour pour voir son taurillon.

Arrivée là-bas, elle lança son incantation

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugis taureau… Mugis…

Meu-eu-eu-euh !

Le chant terminé,

le taureau mugit.

Trois fois.

Meuh ! meu-eu-euh ! meu-eu-euh !

Bao entre dans l’enclos

et lui donne le riz grillé,

reste du repas.

Ensuite elle parle au taureau :

- Tu vois, je suis en route,

je suis en route pour chez grand-mère…

c’est grand-père qui m’appelle…

Je pars puisqu’on m’appelle…

Mais toi,

si quelqu’un t’appelle,

fais attention !

Si ce n’est pas ma voix qui t’appelle

ne réponds pas…

J’ai peur !

J’ai peur qu’on te tue. J’ai peur qu’on te mange…

Tu entends, ô taureau ?

-  Oui, dit le taureau.

 

Bao s’en va son chemin,

grimpe les collines,

durant l’après-midi.

La voilà partie.

La voilà loin.

Pendant ce temps, père et mère, sœur aînée et sœur cadette

complotent.

C’est le moment d’aller à l’enclos des rochers

et de régler cette affaire.

Les voilà à l’enclos des rochers,

à l’enclos du taurillon.

Les deux petites montrent le chemin.

Nous y voilà.

- Qu’est-ce que nous allons faire

pour le faire sortir ? dit père

- Pas difficile, disent les petites,

nous allons chanter la mélopée de Bao,

voilà tout !

- Bon, dit père,

Laissez-moi faire, vous allez voir…

- Vas-y, père,

De sa voix de basse, père chante

chante l’incantation :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugis taureau… Mugis…

Meu-eu-eu-euh !

            Rien ne répond. Pas de bruit. Pas un souffle.

Bien sûr, ce n’était pas la voix de Bao !

- Attendez, dit mère, moi, je vais chanter :

            O toi, l’œuf au creux du rocher…

Rien ! Silence complet dans l’enclos des rochers.

- Bon ! dit Fille Aînée, c’est à moi :

Elle chante la mélopée.

Elle chante.

Rien ne bouge.

- Eh bien ! il ne reste que moi

dit petite Dernière,

la petite sœur de Bao.

Je vais chanter moi aussi :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

L’avenir est à moi !

Mugissent les bœufs … Mugissent…

Meu-eu-eu-euh !

            Le taureau mugit trois fois…

s’en vient à la porte de pierre,

            accourt à la voix,

C’est la voix de Bao !

Mais non, c’est la voix de Petite Dernière !

Et voilà !

 

A peine le taureau mugit-il

qu’ils ouvrent la porte de pierre.

Une corde est prête,

apportée du village :

Le taureau est pris.

Solidement attaché, on l’emmène au village.

Tout le monde est là :

voilà un festin qui se prépare..

Eh oui ! ils tuèrent le joli taureau.

on le dépeça.

Le taureau mort est découpé,

vite ils reviennent à l’enclos des rochers.

Ils lancent des charmes,

les charmes du silence et du secret

ils les lancent à toutes les choses qui sont dans l’enclos.

- Attention !

Malheur !

Malheur à vous si vous dites quelque chose !

 

Ils font attention à tout :

aux bouts de bois,

à l’assiette du riz grillé ;

au seau pour l’eau,

aux pierres, aux cailloux, à tout.

Même aux bouses séchées du taureau

qui trainent ici et là.

Ils font les charmes du silence.

 

Mais

il y a là

le petit couteau de Bao,

le petit couteau pour moissonner les épis,

le petit couteau de la moisson du riz,

il est là

sous une pierre

et ils ne le voient pas…

 

Voilà c’est terminé, ils s’en vont,

ils rentrent au village

où le bœuf est découpé,

où le bœuf est cuit.

Tout le monde mange, tout le monde a bien mangé.

Au petit matin,

Bao s’éveille au campement de la rizière,

là-bas chez grand-mère.

Elle fait ses adieux..

Savoir si elle se doute de quelque chose…

Elle rentre à la maison..

Mère lui donne à manger le riz odorant

et puis aussi, aubaine rare,

un morceau de bœuf avec le riz.

Bao s’arrête de manger..

- Je n’ai pas faim…

elle ne mange plus rien,

plus rien du tout et sort de la maison.

Elle s’en va à l’enclos des rochers,

et se met à chanter l’incantation :

            O toi, l’œuf au creux du rocher

ô toi, petit œuf..

Premier œuf et dernier

dans la marmite sont tombés,

toi, le second, au creux du rocher te voilà…

Je suis là, moi aussi,

l’avenir est à moi !

Mugis taureau… Mugis…

Meu-eu-eu-euh !

Silence dans l’enclos des rochers,

silence complet.

Aucune réponse.

Bao regarde de tous ses yeux,

ouvre la porte de pierre :

Rien !

Elle se met à questionner les choses, là,

toutes les choses de l’enclos des rochers :

les bouts de bois, l’assiette au riz grillé, les cailloux…

Tout.

- Qui c’est

Qui est venu

Dans l’enclos

Chercher le bœuf qui était là ?

Rien.

Aucune réponse des choses de l’enclos.

Elle se souvient alors de son petit couteau,

du petit couteau à moissonner le riz.

Il est là sous la pierre :

elle le prend, le presse de questions :

- O toi, petit couteau de la moisson du riz,

dis-moi,

qui est venu ici,

dans l’enclos des rochers ?

qui a pris le bœuf qui était là ?

- Je sais, dit le petit couteau,

Je sais…

C’est ton papa qui est venu,

c’est ta maman,

c’est ta sœur aînée, c’est ta sœur cadette…

Ce sont eux qui sont venus ici,

chercher ton petit taureau

de l’enclos des rochers…

 

 

Bao sortit de l’enclos.

Malheureuse et en colère, elle s’en va

vers la maison.

En chemin rencontre ses sœurs :

- Nous allons nous baigner, Bao,

tu viens avec nous ?

Bao s’arrête court ;

elle pense à la rivière près du village…

Il y a là un endroit très profond d’eau noire

près du banc de sable…

Elle descend vers l’eau avec ses sœurs

abandonne ses habits sur le sable chaud

comme ses sœurs

qui déjà batifolent dans l’eau…

Puis elle s’en va vers le banc de sable :

de l’autre côté, c’est le trou d’eau,

le grand trou

où s’avance le banc de sable,

presque au milieu.

Ses sœurs regardent…

Bao les appelle :

- Ha ! les deux filles !

- O, répondent les deux petites.

- Allez vite.

allez appeler père, appeler mère,

parce que je vais m’en aller…

Je vais partir,

loin de vous tous…

- Qu’est-ce que tu dis, Bao, qu’elles répondent,

Tu vas t’en aller ?

Où ?

- Oui, je m’en vais !

Allez vite.

Les deux se regardent…

Sortent de l’eau,

Courent vers le village,

courent vers la maison,

appellent leur père,

appellent leur mère…

Les voilà tous les quatre au bord de l’eau,

Bao est là,

sur le banc de sable :

- Veloma à vous tous !

Veloma, maman !

Adieu, je m’en vais…

Personne ne m’aime à la maison,

Vous avez tué mon petit taureau, alors…

Maintenant c’est fini,

Nous ne nous reverrons plus !

- Ha ! Bao ! cria le père des trois petites,

ne fais pas ça, reviens !

Je te donnerai trois bœufs, trois taureaux !

Je t’en donnerai dix !

Dix beaux taureaux !

Reviens, Bao !

Je te donnerai tout un enclos plein de bœufs !

Ton petit taureau aura des remplaçants !

Reviens vite !

- E ! dit Bao, non !

Ils ne remplaceront jamais mon joli taureau,

celui que j’aimais bien.

Vous l’avez tué, vous l’avez mangé… Alors…

Adieu vous tous, je m’en vais.

Je ne reviendrai plus jamais !

 

Tous les quatre sont là au bord de l’eau.

Et Bao

se jette dans le trou sombre

où l’eau est si profonde,

près du banc de sable…

et jusqu’aujourd’hui où je vous raconte,

jusqu’aujourd’hui où vos m’écoutez,

jamais plus personne

n’a revu Bao.

 

Voilà mon conte.

Vous tous de mon village

vous l’avez entendu.

Coupez-moi de la canne à sucre,

de la canne bien sucrée,

pour ma récompense de conteur.

Coupez-en aussi de la fadasse,

de la canne à sucre bien fadasse,

pour ceux qui ne diront pas de conte.

 

 

 

Contes Betsimisaraka

Angano Malagasy – contes de Madagascar

Alliance française de Tamatave.

Foi et Justice Antananarivo

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