Filière bio : des atouts économiques et durables
Filière bio : des atouts économiques et durables
APOI 13 juin 2018

Dans une logique de développement durable, Serge Rajaobelina, Directeur du groupement d’intérêt économique Sahanala est d’avis que la Grande-île a une carte à jouer en mettant en valeur la filière “bio” qui présente la particularité de bénéficier directement aux petits producteurs tout en préservant l’environnement.
L’ambition du groupement d’intérêt économique Sahanala est de valoriser les produits des paysans. Madagascar a du mal à exporter. La faute en revient à une situation où les producteurs, qui n’ont pas accès au marché, ne produisent pas en adéquation avec le marché. Sahanala entend servir de plateforme de vente pour permettre aux paysans malgaches de s’attaquer à des marchés extérieurs. Sahanala travaille avec 48 associations et coopératives regroupant 3.000 paysans. Les produits vont de la vanille à l’arachide en passant par le girofle, le riz, le gingembre et le pois sauvage. “Concrètement, l’idée est d’aider les paysans à fournir des produits de qualité qui répondent aux attentes du marché”, explique le Directeur de Sahanala. Au-delà de cette démarche, le groupement vise une utilisation rationnelle des ressources en respectant l’environnement d’où l’appellation Sahanala qui signifie littéralement “champs dans la forêt”. Sahanala intervient ainsi dans différentes contrées de Madagascar où l’interaction de l’homme avec la nature est importante comme Morondava, Vohémar, Anivorano, Anjozorobe ou Mandialaza.
Une croissance importante et des menaces
A travers cette approche durable, le groupement prône l’agriculture “bio” avec comme produits phares la vanille, le gingembre et le pois sauvage. “Même pendant la période de crise entre 2009 et 2014, les produits biologiques se sont toujours bien vendus. Nous connaissons une croissance continue à deux chiffres”. Pour le consommateur final, le “bio” est avant tout un gage de traçabilité et de qualité. Ces notions étant de plus en plus prisées. Serge Rajaobelina attire toutefois l’attention sur la principale menace qui plane sur le secteur : les produits chimiques. Il évoque, notamment, le cas de la perméthrine, un insecticide utilisé pour imprégner les moustiquaires dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Le Directeur de Sahanala reconnait cependant qu’il y a une volonté affichée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage d’élaborer une loi sur le “bio” en collaboration avec le Syndicat Malgache de l’Agriculture Biologique (Symabio). L’objectif étant d’obtenir une équivalence pour les produits à l’export à destination de l’Union Européenne et d’affirmer une politique en matière de “bio” pour permettre le développement du secteur à Madagascar.
Sohttp://www.agencepresse-oi.com/filiere-bio-des-atouts-economiques-et-durables/urce : Mémento « Spécial Madagascar » 2018