Madagascar, invité d'honneur du 15e SIAO à Ouagadougou
Madagascar, invité d'honneur du 15e SIAO à Ouagadougou
Par Stanislas Ndayishimiye Diffusion : mardi 30 octobre 2018

Le Salon international de l'artisanat est le plus grand salon d'artisanat d'Afrique. AFP/Issouf Sanogo
Le pays invité d’honneur du SIAO est cette année Madagascar. Une journée spéciale lui a été dédiée au deuxième jour du salon. La Grande Ile est venue avec une délégation d’une trentaine d’artisans. C’est peu par rapport à ceux qui viennent des pays d’Afrique de l’Ouest. Mais les stands des artisans insulaires font partie des plus fréquentées par les visiteurs.
Sur un stand proposant à la fois des produits issus des artisanats burkinabè et malgache, une acheteuse potentielle, Laurentine Ouedraogo. « Je suis de passage ici pour voir les stands du SIAO, que l’on a malheureusement que tous les 2 ans. » Elle s’intéresse à une boîte de décoration faite en raphia.
- « Honnêtement le produit est bien fini. C’est combien ? »
- « Je peux vous laisser ça 12 000 francs CFA »
- « C’est un peu cher ! »
- « Vous trouvez ? »
- « Quand vous regardez un objet d’art comme ça, le travail qui est abattu derrière tout ça… C’est fait à la main. »
- « Je suis d’accord, mais est-ce que c’est à la portée de l’Africain moyen ? »
- « De l’Africain moyen ?... Mais vous êtes au-delà de la moyenne. »
- « Non, non…(Rires) Du tout, du tout. »
- « Mais si vous êtes intéressée, on va voir. »
- « Super… »
La vendeuse s’appelle Fatimata Dayo. C’est une burkinabè qui vit sur la Grande île. « Madagascar étant le pays invité d’honneur, on a dit : pourquoi ne pas faire un stand qui ressort le partenariat entre les 2 pays et qui fait le rapprochement. L’esprit du SIAO ce n’est pas seulement de vendre individuellement, mais aussi de travailler ensemble. » Un stand commun donc avec une quinzaine de produits de l’artisanat malgache et presque autant côté burkinabè.
Des artisans malgaches pro de la récupération
Ailleurs, dans le pavillon du soleil levant, quelques artisans malgaches présentent des produits faits mains avec du matériel de récupération, comme du papier, des sacs ayant contenus du riz ou du ciment, pour en faire des cartables, des sacs d’ordinateurs, des sacs à main ou encore des bijoux. L’une de ces artisans, c’est Rasolonimaro Ratsararay, qui travaille avec 6 personnes. « Pour faire un cartable comme ça, il faut une journée. A Madagascar je le vends à 50 000 ariary et ici à 15 000 francs CFA. »
Le secteur de l’artisanat représente une part importante dans l’économie de la Grande île, précise Eléonore Johasy, ministre malgache de la culture et de l’artisanat. « L’artisanat est souvent une activité complémentaire. Nos artisans sont des cultivateurs, des éleveurs, des personnes qui ont d’autres activités principales. Nous chiffrons à peu près à 2 millions d’artisans à Madagascar. C’est un chiffre qui remonte à 2013 et que nous allons actualiser [La population malgache était estimée à 22 millions d’habitants en 2013]. Notre artisanat, qui est un produit d’exportation, représente à peu près 13% du PIB. »
Un pourcentage global, qui prend en compte des produits issus d’activités présentées comme artisanales, tout en étant semi-industrielles.
http://www.rfi.fr/emission/20181030-madagascar-invitee-honneur-15e-siao-ouagadougou?fbclid=IwAR30G58I4hW7aBzBmCiJk-FcV_inlx-HekjpOph6ftgKFUlplmGgJxNWPIk&ref=fb