Conte: Ikotofetsy et Imahaka les deux farceurs et le vieillard gardiens de bœufs 8 - Jeanne de Longchamps

Publié le par Alain GYRE

Ikotofetsy et Imahaka

les deux farceurs

et le vieillard gardiens de bœufs

8 

            Il y avait dans la vallée un vieillard qui gardait ses bœufs. Son grand plaisir était de chercher des hérissons pour les faire griller et ensuite il les mangeait.

            Imahaka s’approche un jour du vieillard et lui dit :

- Père, là-bas, il y a un hérisson.

- Où cela ? demande le vieillard.

_ Là-bas, c’est trop loin pour y aller ce soir, nous irons demain.

- Mais où dis-tu qu’il y a un hérisson ? demanda encore une fois le vieux.

- C’est très loin, mais il est énorme, extraordinaire, au pied d’un rocher. Oh, il est vraiment fameux !

            Un peu plus tard, Imahaka s’en allait trouver son camarade et il lui dit :

- Nous allons nous amuser un peu et gagner quelques morceaux de viande de bœuf.

- Comment cela ? demande Ikotofetsy.

            Imahaka explique à son ami comment il doit s’introduire dans un trou et là il fera comme s’il était un hérisson. 

            Et les voilà qui creusent un grand trou. Ikotofetsy entre dedans. Imahaka le rebouche en laissant une petite ouverture par où le vieillard pourra fouiller et une autre pour qu’Ikotofetsy puisse respirer.

            Imahaka s’en va chercher le vieillard.

- Père, venez donc voir notre hérisson, lui dit-il.

- Allons-y, dit le vieillard. Je vais faire sortir mes bœufs. Puis il s’en va avec Imahaka à l’endroit désigné. Imahaka dit ;

- C’est là.

            Je vieux voit un trou et il fouille aussitôt la terre avec sa main.

- Vous y êtes, dit Imahaka.

            Ikotofetsy, dans son trou se met à souffler.

- C’est vraiment un hérisson, dit Imahaka, écouter comme il souffle.

            Le vieillard se met à creuser avec plus d’ardeur.

            A ce moment, Ikotofetsy, du fond de son trou, saisit la du vieillard avec un crochet de fer qu’il avait eu soin de prendre avec lui.

- Oh, oh, ça fait mal, s’écrie le vieux.

- Courage, répond Imahaka, tirez et il est à vous.

- Ce n’est pas un hérisson, c’est un brigand et il me tient.

- Quel malheur, dit Imahaka. Appelez les Ancêtres et promettez-leur un sacrifice, et offrez des bœufs à ce brigand et il vous lâchera. Combien lui en donnerez-vous ?

- J’offrirai un bœuf aux Ancêtres, et je lui donnerai, à lui, un autre de mes bœufs.

- Un seul bœuf ? Il ne vous lâchera pas, dit Imahaka.

- Oh ça me fait mal.

- Que donnerez-vous donc ?

- Je donnerai quatre bœufs.

- Dites que vous offrirez deux bœufs aux Ancêtres, deux bœufs pour Imahaka et Ikotofetsy, et encore douze bœufs vivants.

            Le vieillard accepta, tant sa main lui faisait mal.

- Bénissons les Ancêtres, je tuerai quatre bœufs, si je suis délivré et les deux plus gros seront pour Ikotofetsy et Imahaka. Et je leur donnerai douze bœufs vivants. Mais laissez-moi car cela me fait très mal.

            Il le lâcha, cet Ikotofetsy, mais il dut donner les bœufs aussitôt.

 

 

Cycle de contes particulièrement répandu dans l’Imerina

Jeanne de Longchamps

Contes Malgaches

Editions Erasme Paris

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