Conte: Ikotofetsy et Imahaka les deux farceurs trompent un Seigneur du Peuple 9 - Jeanne de Longchamps
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Ikotofetsy et Imahaka
les deux farceurs
trompent un Seigneur du Peuple
9
Un autre jour, Ikotofetsy et Mahaka, les deux camarades, aperçurent un Seigneur du Peuple qui travaillait dans sa rizière.
- Nous allons vous aider, Monsieur, lui dirent-ils, donnez-nous une bêche.
- Merci, mes enfants, répondit le vieillard tout content. Allez donc chercher une bêche à la case.
Voici les deux compagnons qui se mettent à monter la colline. Arrivés à la case, ils disent à la vieille épouse du Seigneur :
- Votre mari nous envoie chercher vingt piastres.
Elle répond, la vieille femme :
- Il a donc perdu la tête ! Donner vingt piastres !
- Oui, vingt piastres, il a dit que vous nous les donniez. Mais allons lui demander par-dessus le mur, dit Ikotofetsy, puisque vous n’avez pas confiance en nous.
Ils partent ensemble.
Ikotofetsy appelle le Seigneur :
- Elle ne veut pas nous les donner, dit-il.
- Donne-les leur, ordonna le vieux Prince.
- Etes-vous enfin convaincue ? demande Ikotofetsy à la vieille.
A regret, celle-ci leur donne vingt piastres.
Aussitôt ils vont trouver le Seigneur et lui disent :
- Elle ne nous a pas remis les bêches, père, comment faire pour vous aider. Adieu donc
Et les deux acolytes s’en vont.
Quand le vieillard revint pour le dîner, il dit à sa femme :
- Comme tu me contraries ! Pourquoi n’as-tu pas donné les bêches pour permettre à ces deux hommes de m’aider ?
La femme resta stupéfaite.
- C’est donc des bêches que tu les avais envoyé chercher. Ils m’ont demandé des piastres et ils les ont emportées.
- Edrey ! quel malheur pour nous ! Ces fripons nous ont joué un mauvais tour, dit le Seigneur. Mais ce qu’ils ont fait retombera sur leur tête.
En attendant, ce jour-là, ils avaient toujours l’argent.
Cycle de contes particulièrement répandu dans l’Imerina
Jeanne de Longchamps
Contes Malgaches
Editions Erasme Paris