2012-02-08 Les Douze crimes principaux de l'Imerina

Publié le par Alain GYRE

Les Douze crimes principaux de l'Imerina

Dans son « code pénal », Andrianampoinimerina met un accent particulier sur les 12 crimes principaux, « Heloka 12 loha », qui sont punis de la peine de mort, le dixième étant la détention et l'usage de « ody puissants » contre autrui.
Le premier de ces crimes, « ny mikomy », est la révolte qui se traduit au niveau des individus par le refus d'accepter toute décision royale, toujours prise évidemment pour le bien de l'État et du peuple.
Le second, « ny manangana andrian-kafa », concerne les traîtres pernicieux, les hypocrites versatiles qui servent deux rois, deux maîtres.
Le troisième, « ny manani-drova ». Depuis Ralambo, le Rova est entouré de palissade en bois (trano kotona) et seul un portail y donne accès. Mais les entrées en sont très limitées. Seules les personnalités de la Cour y ont accès et encore, suivant un horaire bien défini. Sinon il faut demander une audience. Ainsi quiconque enfreint cette règle, même les membres de la Cour, est considéré comme un ennemi « qui force le portail de l'enceinte, qui escalade le mur ».
Le quatrième, « ny manera vadin'andriana ». Andrianampoinimerina divise la société en trois castes: au sommet la famille régnante puis les nobles (Andriana), au milieu les gens libres (Hova) et à la base, la caste serve des Andevo. Il leur est interdit d'avoir des relations entre elles, notamment sentimentales. Si c'est le cas, les coupables sont toujours ceux de caste inférieure.
Le cinquième, « ny mangaron-dapa ». Ce sont les vols sinon les pillages perpétrés dans les douze palais royaux.
Le sixième, « ny homana tongoa-mionkona » qui ne concerne pas les seuls officiers indélicats sur les butins de guerre. Il touche quiconque détourne les tributs royaux, les impôts, les biens laissés par les personnes défuntes sans héritier et autres « vodihena » destinés au roi.
Le septième, « ny manao tenin'andriana tsy ho masina ». Ceci s'adresse plus particulièrement aux messagers qui transforment ou qui interprètent les paroles royales, les faussant ainsi volontairement.
Le huitième concerne ceux qui noircissent sciemment la réputation du roi et de son gouvernement. Parmi eux, il y a d'abord les « manao kabary ambony vavahady » que l'on traduit aujourd'hui par démagogue. En fait, le roi vise surtout ceux qui n'osent pas s'adresser publiquement au peuple et attendent aux portes des villes pour dénigrer, pour semer le trouble chez le peuple, voire pour fomenter un soulèvement populaire.
Ensuite, les « manao akoholahy an-tsompitra manely vory », seigneurs ou roitelets qui incitent le peuple à émigrer sous d'autres cieux en dépréciant le régime; les « manao tsaho amin'ny fanjakana », les « semeurs » de rumeurs (mihoy hono) qui en inondent l'Imerina pour provoquer son éclatement. Enfin ceux qui s'adonnent à l'alcool, drogue, tabac à chiquer, dont l'exemple est néfaste pour le peuple.
Le neuvième crime, « ny azon-tambimbola amin-karena » s'attaque à toute autorité corrompue, notamment les juges iniques (mpitsara manao fitsarana miangatra); les seigneurs et autres gouvernants qui abusent de leur autorité pour s'enrichir au détriment du peuple (mpifehy omam-bahoaka). Cet article concerne également quiconque vend un Hova sans soutien ni appui, seul ou orphelin (homana olom-potsy) et quiconque calomnie un gouvernant (manetry montotra).
Le onzième crime, « ny mamono olona ». Ici c'est la préméditation qui compte car même si la victime ne meurt pas, le criminel est jugé coupable pour son intention de tuer. Est considéré comme tel celui qui attaque en pleine rue, use d'armes blanches...
Le douzième, « ny mangalatra », touche les auteurs de vols de toutes sortes car chacun a sa part dans le royaume de l'Imerina du moment qu'il travaille, et il faut respecter les biens d'autrui. D'ailleurs, le roi a toujours encouragé son peuple à travailler, donnant même des outils aux plus défavorisés pour qu'ils subviennent à leurs besoins et ) à ceux de leurs familles.

Pela Ravalitera

Mercredi 08 fevrier 2012

L’Express

Notes du passé

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