2013-01-15 L'attribution des vieux hameaux autour du Rova

Publié le par Alain GYRE

L’attribution des vieux hameaux autour du Rova

Pour prendre la colline des Mille, An­drianampoinimerina poste ses hommes aux différents portails qui ferment le village d’Andrianamboatsimarofy afin d’y mener l’assaut.
C’est-à-dire à Marivolanitra où le roi d’Ambohimanga conduit en personne ses soldats. C’est là qu’il installe par la suite sa fille Rafaravavimarovelo. Plus tard, Ranavalona 1ère y place Ramonja. À Ambohimitsimbina, les Ma­nisotra se distinguent par leurs exploits.
Le roi offre le quartier aux Tsimiamboholahy d’Ilafy et aux Tsimahafotsy d’Ambohi­manga, ces derniers étendant leur établissement à Ambohipotsy avec les « Mainty enin-dreny ».
La troisième position se situe à Ambaravaram­bato, portail de pierre au sud-ouest, à Ankadi­lalana.
La quatrième est à Ankadi­bevava, quartier devenu Ambava­hadimitafo quand Andrianam­poinimerina fait recouvrir le portail d’une toiture. Il l’accorde aux Andrian­tompokoindrindra et aux Vakinandriamalaza, tandis que les Mainty résident à Faliarivo. Et enfin, à Ambavahadimasina, à l’est d’Ando­halo par où, plus tard le roi entre et sort, « car c’est l’Alahamady de la colline ».
C’est par là aussi que l’on fait monter l’eau rituelle réservée à la circoncision des jeunes princes de la famille royale, avant de passer par Ambohi­tsiroamanjaka et Andohamasina.
Ce portail, inférieur, est doublé par celui appelé Anjohy, entre Ambohimanoro et Ambohi­miangara qui s’ouvre sur Fara­vohitra.
En haut de la colline, se trouve le Rova royal bâti par Andrian­jaka. À l’époque d’Andrianam­poinimerina, les murs du Rova sont faits en bois au bout très aiguisé, dont la base est renforcée par de la terre rouge bien comprimée à l’intérieur, tandis qu’à l’extérieur, elle est maintenue par des « tsindriloha » (épines battues sur lesquelles on place des blocs de pierre) en guise de batterie (c’est sous Ranavalona 1ère qu’on commence à utiliser ce procédé).
Quand l’enceinte du Rova est construite, Andrianampoini­merina en aménage l’intérieur. Il fait d’abord bâtir des palais, en premier Nanjakana « car j’ai pris le royaume d’Antananarivo », puis Manambitana « car le royaume à la même chance que moi ».
Tout au sommet de la colline, Anala­masina (Anala­manga sous les Vazimba), forêt qu’Andrian­jaka fait déboiser pour y placer 1 000 hommes, d’où « la capitale tirerait son nom ».
Plus en aval, Andohalo­masina, grande place où se déroulent les kabary, assemblées populaires et festivités.
Andrianampoini­merina y fait construire une esplanade en pierre, la « Vatomasina » sur laquelle, dans son esprit, à partir de son successeur, Radama, les princes héritiers apparaîtront devant les sujets avant de monter sur le trône.
Tous les anciens rois ont, du reste, eu leur Vatomasina : la Vaton-dRalambo à Ampahibe, Andrianjaka installe la sienne à Ambatomasina, utilisée aussi par Andriantsitakatrandriana, Andriantsimitoviaminandrian­dehibe et Andriamasinavalona. À Ambodinandohalo, on abat les bœufs : c’est aussi là qu’on puise l’eau durant les guerres civiles quand le village se referme sur lui-même.
Les Tsimiamboholahy reçoivent aussi d’Andrianampoini­merina, Ambohitantely, à l’est d’Andohalo. C’est là qu’on prend l’eau rituelle de circoncision des Hova. Son appellation date, dit-on, d’Andrianjaka. Quand Andriamampandry rend visite au souverain, il apporterait dans une case royale bâtie à cet endroit un fût de miel et tous peuvent en goûter, car il s’agit de « tantely afa-drakotra », de miel découvert où chacun peut puiser à satiété.
Ambohitsiroa, à l’entrée d’Andohalo, légèrement à l’est, est le quartier réservé aux Andriandranando (partie nord) et aux Andrianamboninolona (partie sud). C’est dans ce quartier que se trouve une grosse pierre plate ronde, Ambohitsiroano­manjaka.
« Car ce n’est pas deux qui règnent mais un », précise Andriantsimitoviaminandrian­drazaka. C’est sur cette pierre que ce roi aime s’amuser. Une autre version affirme que c’est sous Andrianjaka que le lieu est ainsi baptisé. « Quand le roi se prépare à l’assaut d’Analamanga, il s’arrête sur la face Alahamady (nord-est) de la colline. Lorsque les Vazimba voient la fumée qui s’élève du campement, ils s’enfuient croyant avoir affaire à une multitude d’ennemis, laissant le champ libre à Andrianjaka qui, montant vers le village, annonce qu’il sera l’unique roi. »

Pela Ravalitera

Mardi 15 janvier 2013

L’Express

Publié dans Notes du passé

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