2013-03-11 La vieille cité s’ouvre vers le nord

Publié le par Alain GYRE

La vieille cité s’ouvre vers le nord

E n partant d’Ambohipotsy, dans la vieille cité, si on revient vers le nord mais par l’Est, on passe par le quartier d’Ankadi­nandriana (au fossé ou au ravin du roi ou des nobles). C’est là, dit-on, que l’on a tout jeté, hardes, nippes et détritus de toutes sortes, provenant des Palais compris dans l’enceinte du Rova, expliquent E. Baudin et .J. Rabearivelo (« Tananarive, ses rues et ses quartiers »).
Après la conquête française, l’hôpital indigène y est construit. Ankadinandriana a, en partie, appartenu au prince Ramahatra.
À côté d’Ankadinandriana, il y a Ankazo­masina (aux bois sacrés). On ne veut pas parler d’arbres, « plus ou moins nombreux, aux beaux ombrages, ni de taillis touffus, mais bien de vulgaires bois de lit, trop vieux, usés, ou ayant cessé de plaire, qu’on jetait là. Ils restaient sacrés, ayant servi aux rois, reines ou princes ».
Puis il y a Tsiazompaniry, un palais attenant au Rova.
À l’Est d’Ambatondrafandrana, en descendant de la colline et à mi-côte, se trouve la troisième porte d’Antananarivo, Ambavahadi­mitafo (à la porte qui a un toit). C’est la seule des antiques portes de l’ancienne Antana­narivo qui subsiste dans le premier quart du XXe siècle.
Sous la royauté, c’est par cette porte qu’entrent tous les Européens et autres étrangers, ambassadeurs, missionnaires, explorateurs ou simples artisans, depuis le plus ancien visiteur des rois merina, le Français Mayeur.
Aux temps malgaches, le veilleur de nuit se poste sous le toit qui est au-dessus de la porte.
Beaucoup plus à l’ouest, Ampamarinana (où l’on précipite). C’est la roche tarpéienne malgache. C’est là qu’ont lieu certaines exécutions capitales. Mais cette roche est surtout utilisée sous Ranavalona 1ère, pour l’exécution des chrétiens, lors des persécutions religieuses.
Avant qu’on ne lui donne le nom d’Ampa­marinana, à cause de sa lugubre utilisation, ce rocher s’appelle Tsimihatsaka (qu’on n’arrive pas à niveler).
Ce quartier surplombe Ambatoborodamba (la pierre où se déchire le lamba), Ambani­nampamarinana et Mahamasina, plus à l’ouest en aval.
Ces anciens quartiers (lire précédente Note) sont déjà définis à la fin du XVIIIe siècle. Depuis cette époque, la ville s’agrandit considérablement. Son développement se fait, d’abord, en direction du nord, toute suivie par les souverains depuis Andrianampoinimerina, pour se rendre à Ambohimanga.
C’est dans ce village royal que règne l’une des branches de la royauté merina de 1703 environ à 1794.
La route suivie par les souverains part d’Ambohimanoro, justement quartier où l’on indique ou qui indique le chemin. En descendant, l’on arrive à Ambohijatovo.
« Quelle est la signification à donner au mot Ambohijatovo », se demandent Baudin et Rabearivelo. Réponse : le village de Zatovo (héros très populaire de l’ancienne mythologie malgache) ; ou encore le village ou le centre des jeunes.
C’est, en effet, là qu’une partie de la jeunesse masculine a coutume de se réunir, le soir, pour se livrer à divers jeux alors en usage. Ces divertissements ne prennent fin qu’à la tombée de la nuit.

Pela Ravalitera

Lundi 11 mars 2013

Notes du passé

L’Express

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