Tana, une importante ville de garnison

Publié le par Alain GYRE

Tana, une importante ville de garnison

 

16.06.2014

Notes du passé

 

Le 30 septembre 1895 marque la conquête de la Grande île qui voit la colonne volante du général Duchesne, forte de 2500 hommes, occuper Antananarivo. Depuis, les effectifs militaires de Madagascar sont généralement modestes.

La période troublée des années 1947-48 amène en 1950 un léger renforcement de ces effectifs qui sont dotés de moyens mécanisés. En même temps, le terrain d’aviation d’Ivato voit le nombre de ses appareils et équipages notablement augmenter.  Parmi les militaires stationnés dans l’île, un pourcentage important vit à Antananarivo qui devient « une importante ville de garnison ».

Le général, commandant supérieur des Forces armées de Madagascar et dépendances, réside dans le quartier général d’Andohalo, à quelques mètres du Palais du Premier ministre à Andafiavaratra, tandis que son état-major se trouve à Betongolo, comme celui du colonel qui commande la subdivision militaire d’Antananarivo.

D’importants casernements et camps ceinturent la capitale au sud, à l’est et au nord-est. Il s’agit de Fiadanana, Fort-Voyron, Fort-Duchesne, Betongolo, Ampahibe, Besarety. Le plus moderne est celui des commandos parachutistes à Ampahibe avec sa tour de séchage- une installation où les parachutes sont remis à sec et en état- « qui est un modèle du genre ».

Tous les services de l’Armée ont leur direction à Antananarivo, à savoir les services de la santé, de l’intendance, du matériel et bâtiments coloniaux, du recrutement, de la justice militaire…

Au centre du quartier commerçant, sur la Place Goulette, le Mess des officiers de la garnison qui reçoit indifféremment officiers d’active et officiers de réserve, est l’un des plus beaux immeubles de la ville. Il abrite une bibliothèque de 15 000 volumes, la deuxième du Territoire après celle du gouvernement général, et une très belle salle des fêtes «qui se prête à des réceptions de grand style».

À Ambohidahy, l’Hôtel des officiers, un immeuble moderne et coquet avec vue sur le lac Anosy, reçoit les officiers en instance de logement.

Les militaires d’Antananarivo se mêlent activement à  la vie de la Cité. On en trouve un grand nombre sur tous les terrains de sport où ils tiennent une place très honorable dans les compétitions. Leur salle d’armes, ouverte aux sportifs civils, entraîne à la pratique de l’escrime, du judo, de la boxe et de la gymnastique. Un certain nombre d’officiers fréquentent les cercles artistiques et littéraires, tandis que les conférences de garnison bimensuelles sont suivies par les officiers de réserve.

Le service social de l’Armée déploie une grande activité en liaison avec le bureau d’assistance sociale de l’Hôtel de ville. En 1951, il organise, pour la première fois à Madagascar, une fête de l’Armée avec présentation de matériel et attractions. Cela attire au Square Poincaré (Antanimbarinandriana) une foule de curieux  rarement vue à Tananarive ».

La compagnie de garnison a une musique très appréciée du public et il ne se déroule guère de spectacle en plein air auquel elle n’apporte son concours.

Par ailleurs, l’Armée joue un rôle non négligeable dans l’instruction technique des Malgaches et la formation d’une main-d’œuvre de qualité. La direction du Service des matériels et bâtiments coloniaux à Soanierana organise des cours professionnels permanents qui groupent 300 apprentis. Admis après un petit examen d’entrée, ils suivent trois années d’études suivant un programme qui comprend de l’instruction générale (français, calcul) et de l’instruction technique avec spécialisations en mécanique générale, atelier bois, transmissions… Ces études sont sanctionnées par un certificat professionnel apprécié des employeurs.

Enfin, l’Armée s’efforce de « gagner à la vie économique du pays», les jeunes appelés de France. Après leurs dix-huit mois de service militaire, ils cherchent à se fixer sur le Territoire « En liaison étroite avec l’Inspection du travail, elle facilite leur embauchage et bon nombre de jeunes gens lui doivent leur vocation coloniale. »

Publié dans Notes du passé, Histoire

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