2014- 09- 15 « Un Plan pour assurer la cohérence des actions de développement »
« Un Plan pour assurer la cohérence des actions de développement »
15.09.2014
Notes du passé
Le 8 septembre 1973, Albert-Marie Ramaroson, ministre de l’Économie et des finances, donne une conférence de presse sur l’économie et la stratégie du développement du gouvernement Ramanantsoa. Extraits.
Q. L’on admet que dans un pays en voie de développement, une stratégie économique implique au départ, un certain nombre de constantes, dont un Plan et un Code des investissements. Le prochain Plan aura-t-il un caractère impératif ou simplement indicatif
R. La raison d’être du Plan est double : harmoniser les structures sociales et assurer la cohérence des actions de développement. Il s’ensuit que ses objectifs comme les modalités de sa mise en œuvre s’imposent à tous. Ainsi, bien qu’il soit difficile d’estimer le volume exact de la production dans les cinq années à venir, il n’en reste pas moins que le chiffre prévu par le Plan, pour la période considérée, constitue un point de repère valable, relevant du domaine du possible et non de celui de l’obligatoire. Les différentes réglementations devant accompagner le Plan, notamment le Code des investissements et le Code des exportations, seront promulguées en même temps que le Plan.
Q. S’agissant de la malgachisation de l’économie, disposons-nous de cadres compétents en matière économique pour remplacer les étrangers et doit-on attendre l’expiration normale des concessions Qu’en est-il de la société Eau et Électricité de Madagascar
R. C’est, en quelque sorte, une mésestimation de la capacité intellectuelle de nos cadres que de poser pareille question. Nous disposons actuellement d’un recensement nominatif des personnes appartenant tant à l’administration qu’au secteur privé, susceptibles de remplir les fonctions de responsabilité. Le secteur énergétique fait partie du domaine réservé de l’État. C’est ainsi qu’en ce qui concerne la compagnie Eau et Électricité de Madagascar, il ne s’agit pas d’attendre l’expiration des concessions en cours. Et si la loi actuelle sur les sociétés répond à nos préoccupations et sauvegarde nos intérêts, il n’y a pas lieu de les modifier.
Q. Dans quelles conditions devrait s’effectuer la malgachisation des postes de direction dans les sociétés privées exerçant une activité à Madagascar
R. Les entreprises travaillant à Madagascar se sont généralement contentées de faire valoir le manque de cadres nationaux malgaches valables pour leur permettre de procéder à la malgachisation des postes de maîtrise ou de direction, sans pour autant essayer de remédier à cette situation. La malgachisation des postes me paraît cependant primordiale dès lors que les étrangers qui s’installent à Madagascar, ne doivent pas seulement chercher à accumuler des profits, mais penser également à l’avenir du pays en formant au moins des cadres capables d’assurer leur relève. Chaque entreprise privée doit former ses propres techniciens et établir un programme dans ce sens. La malgachisation des postes doit être effective dans le meilleur délai.
Q. Quelles sanctions pourraient être prises à l’encontre de sociétés n’ayant pas transféré à Madagascar leur siège social avant le 31 décembre 1973
R. L’essentiel pour nous est d’avoir sur place une société qui a pouvoir de décision et une autonomie de gestion et de comptabilité. Les sanctions seront d’ordre fiscal ou d’ordre public.
Q. L’économie malgache est actuellement en récession, dû à l’augmentation du chômage au départ de certains Européens à haut revenu et surtout au manque de motivation du paysan de produire beaucoup par suite de la suppression de l’IMF. Que faire pour relancer l’économie
R. Les nouveaux accords de coopération avec la France comme notre indépendance monétaire ont eu certaines conséquences néfastes sur l’économie. La grande partie des moyens de production était contrôlée par des intérêts étrangers qui en retiraient des avantages substantiels. Dès lors que ces avantages sont remis en cause, certains bénéficiaires ont préféré réduire voire arrêter leurs activités. De même, le départ définitif de certains Français aurait entraîné une diminution sensible du pouvoir d’achat sur le marché. Toutefois, pour résorber partiellement le chômage, le gouvernement a ouvert des constructions de routes, des chantiers aurifères, etc. De plus, la création de sociétés d’État est en cours. Enfin, les activités à initier par les Fokonolona contribueront à promouvoir l’économie…
Pela Ravalitera
L’Express