Aires protégées : 97 zones consumées par les feux

Publié le par Alain GYRE

Aires protégées : 97 zones consumées par les feux       

Mercredi, 11 Septembre 2013

La saison sèche attise les feux et surtout l’intérêt de ceux qui s’adonnent à ce néfaste sport annuel qu’est l’incendie de forêts et de brousse. Les aires protégées ne sont pas épargnées par ce fléau. Les dernières données et images satellitaires du Système d’alerte feux datées du 9 septembre 2013 font état de 97 points où l’on a détecté la présence de feux. Ces différents points se trouvent tous dans des aires protégées. Plusieurs présences de feux sont même observées dans de nombreuses aires protégées. C’est le cas de Bemaraha, du complexe Mikea, du corridor Ankeniheny-Zahamena, des corridors forestiers Fandriana-Vondrozo, Bongolava, Mahavavy-Kinkony. L’aire protégée de Kirindy Mitea ainsi que le Tampoketsa Analamaitso sont également concernés par la présence de plusieurs feux. Le 10 août dernier, le Système d’alerte feux a signalé 74 points situés dans des aires protégées et affectés par des feux. En un mois donc, la présence de feux dans les aires protégées menace d’être portée à 100. Cette hausse inquiète non seulement pour la biodiversité de ces superficies mais aussi pour le revenu des riverains. Ces derniers vivent souvent de ces aires protégées en y prélevant des matières premières pour l’artisanat, la construction, le bois de chauffe…

Le système précise : « Dans des circonstances idéales (quand une image satellite ne comporte ni nuage, ni fumée lourde ni reflet solaire), les données peuvent détecter à près de 100% d'exactitude, les feux actifs couvrant 50 m2 ou plus dans le secteur. Chaque observation de feux représente le centre d'un pixel de 1 km signalé comme contenant un ou plusieurs feux actifs dans ce pixel ». Il faut rappeler que d’après la Banque mondiale, l’essentiel de la richesse du pays, soit 50%, est composé de capital naturel incluant les aires protégées, les forêts, les terres agricoles, les ressources halieutiques et minières. Cette forte proportion s’explique par la faiblesse des infrastructures et des problèmes socioéconomiques qui en découlent. La destruction du capital naturel détruira par la même occasion une bonne partie des richesses du pays. Ce capital est pourtant rogné par les pressions humaines dont les coupes illicites incluant les bois de rose ainsi que ces feux qui consument de nombreuses aires protégées. Les risques de pertes socioéconomiques et environnementales sont donc grands. Quand on y ajoute les retombées négatives des différentes crises politiques qui ont secoué et secouent encore le pays, les générations futures pourraient ne plus disposer de ressources nécessaires pour vivre et générer des richesses. Notons aussi que les ressources halieutiques comme les crevettes sont affectées par la surpêche, alors que des vastes carrés miniers sont confiés par le pouvoir actuel à des compagnies sans scrupules en matière environnementale.

 

Concernant les aires protégées, le Système d’alerte feux évoqué plus haut devrait fournir les donnée nécessaires pour lutter contre ces feux. Mais les moyens font défaut pour cela. Les départements censés œuvrer dans ce sens sont parmi les ministères dont le budget est faible. Rappelons que le Système d’alerte feux est un projet de collaboration entre le Centre for applied biodiversity and science (CABS), Conservation international, International resources group (IRG), le ministère malagasy de l’Environnement et des Forêts, l’USAID, la NASA et Fire information for resource management system de l’université de Maryland.

 

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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