Atlas des bois de Madagascar: pour favoriser l'exploitation d'essence méconnues
Atlas des bois de Madagascar: Pour favoriser l’exploitation d’essences méconnues |
Jeudi, 25 Octobre 2012 |
«L’Atlas des bois de Madagascar » publié récemment par l’édition Quae est le fruit du partenariat entre le Centre national malagasy de la recherche appliquée au développement rural (FOFIFA) et l’organisme de recherche français CIRAD. Ce livre de 480 pages est considéré à la fois comme un ouvrage de référence et un guide pratique. Il peut servir à la menuiserie, l’ébénisterie, les charpentes, les ouvrages de génie civil ou les emballages… En fait, les auteurs remarquent que l’utilisation des bois sous différentes formes s’est développée depuis une trentaine d’années à Madagascar, en Asie ou en Europe. Ils avancent que la filière du bois répond à cette demande, mais par une offre limitée en diversité puisque seules une cinquantaine d’essences sont exploitées dans l’île. « Depuis plus de 10 ans, la politique forestière malgache met en place des systèmes de régulation de l’exploitation forestière, avec des interdictions partielles d’exploitation d’espèces en voie de raréfaction. Dans ce contexte, cet atlas des bois de Madagascar doit permettre de réduire la pression actuelle sur un nombre limité d’essences en favorisant l’exploitation d’autres essences méconnues pouvant répondre aux mêmes besoins ». L’ouvrage décrit ainsi 187 essences. Chaque essence est présenté avec des éléments de botanique, une carte de répartition, la description du bois, ses propriétés physiques et mécaniques, sa durabilité naturelle, son comportement au séchage, son comportement durant la transformation et la mise en œuvre et, enfin, ses principales utilisations. L’ouvrage cible ainsi les professionnels de la filière et tous ceux qui travaillent ou souhaitent connaître le patrimoine naturel de Madagascar. Notons que comme bon nombre de secteurs, la filière bois est également victime de la crise actuelle. Le Tableau de bord économique d’octobre 2012 de l’Institut national de la statistique (INSTAT) précise que l’industrie du bois a plongé en 2009 avec un taux de croissance de -33,7%, contre -12,7% en 2010 et près de -3% en 2011. C’est même la filière qui a enregistré le taux négatif le plus bas au début de la crise. Si le BTP a connu à peu près le même sort avec une croissance négative de -17,7% en 2009, il s’est repris pour afficher +2,6% en 2010 et +3,7% en 2011. La filière bois mérite donc un soutien plus appuyé d’autant qu’elle est menacée par les pressions humaines dont les trafics illicites. Quant à l’ouvrage cité plus haut, il est écrit par Georges Rakotovao, un ingénieur des eaux et forêts et chercheur au FOFIFA, Andrianasola Raymond Rabevohitra, ingénieur des eaux et forêts et botaniste au FOFIFA, Philippe Collas de Chatelperron, chercheur du CIRAD et aménagiste-forestier à Madagascar, Daniel Guibal, responsable du laboratoire de physique et du laboratoire de mécanique de l’unité de recherche Bois tropicaux et méditerranéens du CIRAD, et Jean Gérard, chercheur ingénieur en sciences et technologie du bois au sein de la même unité. Recueillis par Fanjanarivo |
La Gazette