Atsimo Atsinanana: la défécation à l'air libre dans les moeurs
Atsimo Atsinanana :La défécation à l’air libre dans les mœurs
Seulement 5,1% de la population de l’Atsimo-Atsinanana utilisent des latrines. En 2010, 10 000 enfants de 0 à 14 ans sont atteints de la diarrhée et de la dysenterie.
Au pays de la défécation à l’air libre. La région Atsimo-Atsinanana, réputée par la production du café fait face à un énorme défi qui est le zéro défécation à l’air libre. Dans les villages d’Anosinakoho et d’Amboanio, au bord de la rivière Manampatrana, les habitants se donnent rendez-vous tôt le matin pour faire leur besoin fécal. Certains vont dans les champs de café qu’ils appellent « lieu de rencontre ». Tout de suite après, ils se lavent dans la rivière. À côté, les femmes font la lessive et la vaisselle.
Selon ces personnes, la coutume et le manque de moyens financiers en sont les raisons principales, à part la contrainte géographique (l’humidité).
« Il nous faut 50 000 ariary pour construire des latrines, et nos ressources sont insuffisantes », se plaint Bertrand, un habitant du village d’Anosinakoho.
Il est toutefois conscient des conséquences de la défécation à l’air libre sur sa santé et celle de sa population.
À Amboanio, les zones de défécations à l’air libre (ZDAL) deviennent les unes après les autres des propriétés privées, mais des personnes n’envisagent pas, pour l’instant, de construire des latrines mais plutôt de changer tout simplement de ZDAL.
Problème publique
Le directeur régional de la Santé publique de l’Atsimo-Atsinanana, Dr Lambert Mara, a soulevé que la défécation à l’air libre devient un problème de santé publique dans sa région.
En 2010, les centres de santé de base ont recensé 10 000 enfants de 0 à 14 ans atteints de la diarrhée et de la dysenterie.
« La diarrhée est la deuxième cause de décès et de morbidité chez les enfants à cause de la non utilisation des latrines », affirme-t-il.
Ce jour, l’Unicef et ses partenaires lancent officiellement le programme Sans défécation à l’air libre (Sandal) pour l’Atsimo-Atsinanana. L’objectif consiste en l’utilisation des latrines par toute la population, au plus tard en 2018.
Pour y arriver, l’assainissement total piloté par la communauté (ATPC) en est l’approche. Il s’agit de faire prendre conscience à la communauté des effets négatifs d’un mauvais assainissement. Les Ampanjaka de Farafangana ont déjà annoncé, hier, leur volonté de soutenir le Sandal par la sensibilisation de leur population.
Michella Raharisoa
Jeudi 19 juillet 2012
L’Express