Blanchisserie: à ciel ouvert et dans les lavoirs publics: une journée en compagnie des lavandières

Publié le par Alain GYRE

Blanchisserie : à ciel ouvert et dans les lavoirs publics: Une journée en compagnie des lavandières

     

 

Mercredi, 12 Septembre 2012

 

 

Aux abords des rives, les lavandières de l’Ikopa et de Tanjombato lavent le linge. Emploi à mi-temps pour certains, à temps complet pour d’autres, le métier de lavandière ou de blanchisseuse se pratique le plus souvent en groupe dans la capitale.

Mère et fille s’appliquent ardemment pour laver, rincer et sécher au soleil. Les bornes-fontaines ne désemplissent pas, elles aussi. Avec les deux millions et quelques individus vivant dans la capitale, il y a du boulot pour tous. Surtout pour les personnes qui s’occupent du lavage de draps, rideaux, vêtements et autres accessoires vestimentaires. Les lavandières gagnent en moyenne Ariary 6 000 pour une journée de travail. Elles prennent le linge à la maison, pour ensuite négocier un par un le prix des morceaux de tissus. Pour un jean, il faut compter Ariary 400, 300 Ar pour un tee-shirt et ainsi de suite. Laver une paire de chaussettes revient le moins cher, soit Ariary 50 par paire. En fin de compte, ces ouvrières s’en tirent pas mal. Un revenu mensuel de Ariary 150 000 pour vingt six jours de travail.

Sur dix blanchisseuses situées près du barrage de Tanjombato, sept sont employées par des familles. Elles prennent le linge le matin pour les ramener l’après-midi vers 17 h 30. A l’heure où les écoliers rentrent à la maison. Une habitude, une seconde nature qui participe largement aux fins de mois. Annie, lavandière depuis son adolescence, aide sa mère au lavage hebdomadaire du linge de trois familles environnantes de Tanjombato. Elle lave environs 400 pièces de vêtements, de rideaux et de draps par semaine. Un métier qui fait vivre mais qui implique un grand engagement physique et moral. Elle lave et repasse, une journée bien pleine qui lui rapporte de quoi acheter les repas du lendemain. « C’est comme tous les métiers, il faut bien le faire pour fidéliser ses clients et rapporter de l’argent » déclare-t-elle.

Le défilé des lavandières dans les lavoirs publics et aux abords des rives de l’Ikopa est visible dès 6 h du matin. Une foule immense qui papote en travaillant. Savonner, rincer et sécher, un exercice quotidien. Et personne ne se plaint, tout le monde a l’air joyeux, une journée bien remplie, de dur labeur et de fous rires.

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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