Brickaville : Eau potable, un luxe pour la majorité de la population

Publié le par Alain GYRE

Brickaville : Eau potable, un luxe pour la majorité de la population

oct 17th, 2014

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La rivière de Rianila, l’une des principales sources d’eau de la population de Brickaville.

 

Un bidon de 20 litres d’eau potable coûte 500 Ar. Alors que chaque foyer a un besoin quotidien d’environ une dizaine de bidons.

 

Vu l’inexistence d’un réseau de ravitaillement en eau potable, la majorité des habitants de Brickaville, région Atsinanana, (soit environ 80% de la population locale) est contrainte d’utiliser les eaux de la rivière de Rianila. Ils les utilisent pour faire leur toilette, laver les ustensiles de cuisine, les linges… tout ce qu’il y a à laver. «Des fois, il leur arrive même de boire cette eau alors qu’elle n’est pas traitée. Mais paradoxalement, la diarrhée est au 4e rang des maladies pathogènes. L’on dirait que les gens d’ici sont déjà immunisés contre les microbes pouvant être apportés par ces eaux», confie le Dr Intsiraka Etoile, Médecin Inspecteur dans le Service du district de la santé publique de Brickaville. Ce dernier de dire à la même occasion que jusqu’ici, ce sont encore les maladies respiratoires, le paludisme, et les maladies parasitaires qui y sont les plus fréquentes. A la place de la jirama, c’est une association communautaire qui gère la distribution d’eau dans les bornes fontaines. C’est celle-ci  que la majorité de la population locale boit tous les jours, bien que son traitement n’est pas sûr à 100%, selon les explications. Un bidon de 20 litres de cette eau coûte 50Ar. Or, chaque foyer a un besoin quotidien d’environ une trentaine de bidons. «Vu que les bornes fontaines ne sont ouvertes qu’une heure par jour, de 7 à 8h, nous sommes contraints de mettre dans les rangs nos bidons à 4h du matin, sinon, on revient à la maison les mains vides», confie l’un des habitants locaux.

 

Economiser. Mais tout ce qui est bien et plus sûr coûte toujours plus chère. C’est le cas avec l’eau de source naturelle distribuée par une association privée. Celle-ci est considérée comme la plus sûre. «Notre eau potable», disent les gens. Mais elle n’est pas gratuite car un bidon coûte 500 Ar. «Nous nous contentons d’en acheter seulement un bidon par jour à cause du prix élevé, et on essaie d’économiser et l’utiliser à bon escient», a-t-on expliqué. Bref, outre le délestage qui fait souffrir quotidiennement la population locale, l’accès à l’eau potable reste également un problème majeur à résoudre à Brickaville. L’on peut ainsi dire que cela reste encore un luxe pour la majorité de la population.

 

Arnaud R.

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Publié dans Revue de presse

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