Poème: Chant du mal aimé - Dox

Chant du mal aimé
Comme un petit oiseau égaré sur une île je jette des regards éperdus.
Comme un oiseau au bord de l’eau je crains les jets de pierres perdues.
Un amant séparé de sa bien-aimée, personne pour veiller sur moi…
Seuls mes yeux s’écarquillent et les soupirs ne connaissent de foi !
Comme une pintade loin d’Andringitra je marche sans âme
Mon corps est bien ici mais ma pensée est toujours là-bas…
Comme un épervier blessé d’un jet de pierre effrayé et inquiet
De ne pas parvenir à Itasy car les nuages planent si bas !
Un marcassin qui apprend à marcher, ce n’est pas par force mais par opiniâtreté.
Comme un taureau sauvage éloigné de la forêt est circonspect et apeuré.
Comme un solitaire dans un pays étranger est nostalgique et désire
Rentrer chez lui car la séparation déjà trop longue s’étire.
Comme un héron séparé de ses compagnons, je me suis égaré à mi-chemin
Si j’avance je risque de me perdre. Si je m’en retourne j’aurais du chagrin…
Notre Alaotra est pourtant encore si loin, hors du regard d’ici.
Donne moi la force. O ! Amour, tiens moi la main car je ne suis qu’un apprenti !
Araignée, p. 119
Vazon’ny manina
Zana-borona mandry a-nosy aho ka miherikerika irery.
Voron-tokana amoron-drano ka matahotra tora-bato.
Olona sara-tiana, ka tsy mba misy mpijery…
Maso foana no aherrikerika ka sento no tsy miato !
Akanga diso an’Andringitra aho ka mamindra tsisy fanahy :
Ny tenabeko no aty fa ny saiko any ihany…
Voromanga maratran-toraka ka matahotra sy manahy
Ny tsy ho tody any Itasy fa ny zavona tora-tany !
Zana-dambo mamindra aho, tsy hery fa kiry,
Ombimanga diso ny ala ka kaodikaody sy mahina.
Olon-tokana an-tanin’olona ka manina sy maniry
Ny hody any an-tanin-tana fa ela no nisarahana.
Arosy diso sakaiza aho ka very eny an-tsasa-dàlana !
Handroso sao very dia. Ny hiverina mahalao…
Anefa ny Alaotranay mbola lavitra ka tsy tazana
Omeo hery aho. Rafitia ka tantano fa zazavao !
Folihala, p. 119