Commémoration : Le 6 novembre réveille l'intérêt pour le patrimoine

Publié le par Alain GYRE

Commémoration : Le 6 novembre réveille l'intérêt pour le patrimoine

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Les jeunes élèves du Lycée Technique et Commercial d’’Ampefiloha s’approprient la mission de promotion du patrimoine, hier

 

« Iaino Manjakamiadana / Vivez Manjakamiadana » a proposé une expérience inédite. Vivre l'histoire pour mieux se l'approprier.

 

Devant le Palais de la Reine au Rova d'Antananarivo, trône un grand chapiteau rouge et blanc. Le ton est donné avec les couleurs de la royauté. Ici, des jeunes du Lycée Technique Commercial d'Ampefiloha et des étudiants des Clubs écologiques universitaires accueillent les visiteurs à l'entrée du site, et se proposent d'être leurs guides. La commémoration de la journée du 6 novembre change de configuration avec l'association Vohimasina dans « Iaino Manjakamiadana/ Vivez Manjakamiadana ». Exit les cérémonies officielles, les jeunes s'approprient le patrimoine qui leur appartient aussi.

Accès interdit dans le Palais proprement dit. Les visiteurs ont pu quand même entrer dans l'enceinte et faire le tour du bâtiment. L'ouverture au grand public du site, hier, a encouragé bon nombre de parents et de grands-parents à venir faire une visite avec leurs enfants et petits-enfants. En bonus, l'exposition de photos anciennes a permis de redécouvrir une partie de la collection qui a échappé à l'incendie du 6 novembre 1995, notamment les régalia. L'exposition a connu un succès particulier auprès de la jeunesse.

« Cela m'intéresse de savoir ce qui a eu lieu dans le passé. Pas particulièrement pour mes

études, mais pour ma propre culture », remarque Fanambinantsoa Jerry, un collégien qui demande à sa petite sœur de prendre des notes pour lui.

Interpellation

Sur ce site consommé par le feu, les photos des monuments disparus ou encore en cours de reconstitution sonnent comme une interpellation sur les enjeux de la préservation du patrimoine matériel. Si les aînés regrettent les moments où l'on pouvait encore avoir accès à ce pan de l'histoire de Madagascar, les jeunes cherchent à redécouvrir chaque élément disparu pour pouvoir mieux comprendre l'histoire.

« Ces photos nous rappellent beaucoup de choses ! Quand on était petites, on montait jusque-là haut. Parfois, on prenait les cuillères des souverains, mais personne ne pensait à voler. On brandit la malédiction des souverains pour dissuader les cleptomanes à l'époque. C'est vraiment dommage que tout ça n'existe plus ! », soupirent deux quadragénaires parmi les visiteurs.

Le programme de la journée a aussi prévu une conférence-débat sur le thème

« L'identité Merina à travers Manjakamiadana : enjeux sociaux, culturels et économiques des patrimoines », et un spectacle de chants populaires de l'Imerina par un chœur d'enfants dans « Il était une chanson à Anatirova».

 

Domoina Ratsara

 

Jeudi 07 novembre 2013

L’Express

Publié dans Revue de presse

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