Corridor Vondrozo-Ambositra: l'orpaillage détruit 74 ha de forêt
Corridor Vondrozo-Ambositra : l’orpaillage détruit 74 ha de forêt |
Vendredi, 07 Septembre 2012 |
Cette destruction affecte les prérogatives et les conditions de vie des communautés de base gestionnaires de cette zone protégée. Dépassées par une forte affluence d’une population avide du métal jaune, ces communautés n’ont pu rien faire. Soutenues par l’Alliance Voahary gasy (AVG régionale Fianarantsoa), elles ont demandé secours auprès de la Direction régionale de l’environnement et des forêts (DREF). Celle-ci et la région de Vatovavy-Fitovinany ont pris leurs responsabilités pour organiser une descente sur terrain. Cette décision a permis d’incendier 80 cases à Andray et à Bevoamborozano où 64 ha de forêt ont été complètement détruits. Que ce soit dans ces zones ou à Moroteza, un autre site d’orpaillage où 10 ha de forêt sont saccagés, les conséquences de cette activité sont désastreuses. On peut citer l’abattage de grands arbres et d’arbres en phase de croissance, l’eau salie par l’orpaillage et l’installation d’orpailleurs près des sources d’eau, des déviations de sources pouvant entraîner un tarissement de cours d’eau ou l’inondation de canaux. Il y a aussi la destruction de l’habitat d’animaux endémiques, des trous béants et de l’eau stagnante que l’on observe un peu partout dans la forêt. Lors de la descente, les autorités n’ont pu mettre la main sur aucun orpailleur. Cela signifie qu’ils ont été prévenus d’avance. Par qui ? La question reste sans réponse pour l’heure. Les 27 et 28 août derniers à Manakara, un atelier interrégional et intersectoriel a été organisé à Manakara pour trouver des solutions durables aux incursions dans les aires protégées. Notons que les dernières incursions dans le corridor Vondrozo-Ambositra étalé sur 290 000 ha étaient l’œuvre de riverains de cette aire protégée. La pauvreté en est leur principale motivation, mais il y a aussi la méconnaissance des textes et la mauvaise gouvernance des ressources minières. Lors de l’atelier donc, des actions de court terme ont été définies et incluent la mise en place du Comité d’orientation et de coordination. Celui-ci a pour mission de résoudre les problèmes de gestion de la zone protégée. Quant aux maires des communes riveraines du corridor, ils vont organiser un autre atelier pour renforcer les liens entre les communes, les communautés de base et la population. Les actions à entreprendre porteront sur la promotion des Activités génératrices de revenus (AGR), le rehaussement du niveau de gestion des ressources naturelles par les communautés de base. Ce volet devrait se traduire par la formation, la coordination des actions des acteurs et partenaires, des contrôles fréquents dans les forêts… Le reboisement fait aussi partie des actions décidées lors de l’atelier de Manakara. Il en est de même pour la nécessité de nouer un partenariat entre le ministère de l’Environnement et des Forêts et les forces de l’ordre. Recueillis par Fanjanarivo |
La Gazette