Cosmétologie: Dior exploite le longoza

Publié le par Alain GYRE

Cosmétologie : Dior exploite le Longoza

Une filière Longoza a été créée grâce au groupe Dior. Le géant mondial
du secteur du luxe utilise ce produit dans sa gamme Capture totale.

C'est l'histoire d'une plante ordinaire et qui pousse tout au long du versant oriental de Madagascar. Un jour, pourtant, un médecin ethnobotaniste, Hani­triniaina Razafimandimby, a eu l'idée d'approfondir les recherches sur cette plante, communément connue sous le nom de Longoza. C'est à travers les résultats de ses recherches que Christian Dior S.A. a fait la connaissance de cette plante dont les graines ont, par la suite, été baptisées « perles de Longoza de Madagascar ». Ce géant mondial a alors décidé de les développer en les transformant en une matière première incontournable pour sa gamme de produit « Capture totale ». Il s'agit d'un soin de visage capable d'augmenter la vitalité des cellules et de préserver, ainsi, leur potentiel de jeunesse, soit un produit anti-âge.
Perspectives
« C'est le premier produit malgache qui est arrivé au stade de la valorisation auprès de Dior », a rapporté Patrice André, responsable du département innovation ethnobotanique auprès du géant LMVH, filiale de Christian Dior, hier, au sein du laboratoire de Phar­macologie générale, de pharmacocinétique et de cosmétologie de la Faculté des Sciences. Ce fut à l'occasion de l'ouverture du forum sur « Le développement durable, amélioration de la collaboration entre les partenaires », organisé par le laboratoire LVMH et la Société de transformation malgache et d'exportation (Sotramex).
« Dior a acheté le brevet du molécule utilisé dans la fabrication de ses produits », indique le docteur Hanitriniaina Razafi­man­dimby. Grâce à cet achat, une vraie chaîne d'approvisionnement s’était mise en place créant une nouvelle filière de Longoza. Si les recherches sur ce produit ont débuté en 1992, la com­mercialisation n'a com­mencé qu'il y a trois ans.
Dans la région Vatovavy Fitovinany, près de 300 personnes travaillent comme collecteurs de ces perles de Mada­­­gascar. Elles gagnent près de 5 000 ariary par jour. Mais, en tout, cette nouvelle filière a contribué à améliorer le quotidien de 3 000 personnes, soutient toujours l'ethnobotaniste. Une association du nom de Rami, mise en place dans ce cadre d'exploitation du Longoza, bénéficie également des retours de l'exploitation. En contrepartie, les collecteurs font du reboisement.
« La durabilité de cette matière première dépend de celle du produit qui peut être de 10 à 12 ans », a, cependant, souligné Patrice André. Mais ce géant des articles de luxe étudie déjà la manière de mettre en place une nouvelle filière dans la Grande île, et ce, pour le développement de Madagascar mais aussi de la société. « Il nous revient de mener les études initiales. Après, nous ren­dons compte auprès de la Sotramex qui entre en contact avec Dior. Cette collaboration nous permet de développer la capacité locale », explique le professeur Fanantenanirainy Ran­dimbi­vololona, responsable du laboratoire.

Judicaëlle Saraléa

Vendredi 12 octobre 2012

L’Express

Publié dans Revue de presse

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