Développement rural: une méthode qui reste à promouvoir
Développement rural : Une méthode qui reste à promouvoir
Contrairement aux grandes infrastructures, les petits exploitants sont plus faciles à mobiliser et sensibiliser par rapport à l’application de l’agriculture de conservation
L'application de l'agriculture de conservation demeure précaire. Des financements extérieurs sont nécessaires pour son développement et sa promotion.
Sept mille hectares. Depuis le lancement du projet pilote de l'agriculture de conservation, c'est la superficie concernée par l'agriculture de conservation sur tout Madagascar. Ces parcelles de démonstration sont couvertes par des végétaux censés protéger le sol contre les intempéries et nourrir l'activité biologique.
Selon les données émanant du groupement semi-direct de Madagascar (GSDM), une structure ayant comme mission la diffusion à grande échelle de ce type d'agriculture, seulement 10 000 paysans la pratiquent dans diverses régions telles Mandoto, Marovoay, Alaotra et Andapa.
«L'application de l'agriculture de conservation reste au stade pilote. Les petits producteurs sont les plus nombreux à l'adopter à travers des essais, dans le cadre de quelques projets. Les grandes exploitations restent à sensibiliser », avance Rakotondramanana, responsable auprès du GSDM.
Petits exploitants
L'adoption de l'agriculture de conservation reste un défi à lever. Les besoins en formation et financier restent énormes. Face à la situation, le gouvernement par le biais du ministère de l'Agriculture a mis au point un projet visant à développer l'agriculture de conservation. Il pourra bénéficier de l'appui financier du Comesa dans le cadre du programme de changement climatique.
Un atelier visant à soutenir les pays membres à accéder aux Fonds d'adaptation et aux autres mécanismes, ainsi qu'aux sources de financement des changements climatiques, a été organisé, hier à l'hôtel Ibis. Un montant de un million de dollars aurait été avancé par la partie malgache.
L'agriculture de conservation constitue un moyen pour lutter contre le changement climatique, par la lutte contre l'érosion et par la régénération des sols. Elle permet aussi de développer la riziculture pluviale. Les producteurs peuvent entamer les cultures selon les calendriers sans attendre les eaux de pluies, car de l'eau est conservée dans la végétation de couverture.
« Actuellement, les bas-fonds sont saturés, des potentiels énormes de surface en riz pluvial existent en utilisant l'agriculture de conservation et les bonnes pratiques agricoles », a avancé Roland Ravatomanga, ministre de l'Agriculture. Le responsable auprès du Comesa, Maclay Kanyangarara, a de son côté souligné que « Madagascar pourrait devenir un modèle de l'Afrique dans ce domaine ». En 2009, en partenariat avec la FAO, un task force de l'Agriculture de conservation a été créé pour constituer une force de lobbying en vue de l'élaboration d'une stratégie nationale.
Lantoniaina Razafindramiadana
Mardi 09 octobre 2012
L’Express