Espace périurbaon: concurence entre affouragement et cultures maraîchères
Espace périurbain: Concurrence entre affouragement et cultures maraîchères |
Jeudi, 02 Août 2012 |
L’approvisionnement des villes en légumes frais constitue un défi majeur dans les pays en développement : l’agriculture périurbaine y joue un rôle important. Dans le cas de la périphérie d’Antananarivo, une analyse de la dynamique territoriale du maraîchage périurbain a été réalisée. Les enquêtes en exploitations agricoles, d’après les informations rapportées dans les Cahiers Agricultures. Volume 20, Numéro 4, 280-93, Juillet-Août 2011, Étude originale, montrent une saturation des bourrelets alluviaux en bordure des bas-fonds rizicoles appelés baïboho et traditionnellement consacrés au maraîchage. Depuis une dizaine d’années, le développement du maraîchage passe par le changement d’usage des terres peu fertiles de collines (tanety), anciennement terres de parcours pour les bovins de trait et secondairement lieux de production de cultures vivrières (manioc). Le changement d’usage des tanety en maraîchage s’accompagne de l’introduction, dans le système de production, d’un cheptel réduit de vaches à double fonction : production laitière (vendue en ville) et production de fumier pour le maraîchage. La construction de la fertilité des tanety au cours du temps passe par des pratiques communes aux agriculteurs : combinaison de cultures à cycle plus ou moins long et de différentes matières fertilisantes, parmi lesquelles le fumier occupe une place prépondérante. Pour rendre compte de l’évolution de cette composante de la fertilité, un indicateur a été construit sur un ensemble de parcelles d’âges variés de mise en culture, qui s’avère fortement lié au rendement de la culture phare locale, la tomate. La fertilité chimique des tanety est du même ordre, à l’issue du processus de construction de la fertilité, que celle des baïboho. Cependant, cette dynamique territoriale est freinée aujourd’hui par les contraintes liées au développement de l’élevage bovin : concurrence entre affouragement et cultures maraîchères pour l’espace, limitation du fumier dont la gestion est très coûteuse en temps. Il s’agit donc de trouver des solutions alternatives. Le recours au criblé de décharge issu des déchets urbains ménagers d’Antananarivo comme fertilisant a été testé avec succès et pourrait constituer à l’avenir une source fertilisante se substituant au moins partiellement au fumier bovin. |
La Gazette