Evénement: Inauguration populaire du Coliseum de Madagascar
Évènement : Inauguration populaire du Coliseum de Madagascar
Andry Rajoelina a côtoyé Edgard Razafindravahy pour la première inauguration du premier évènement de la IVème République
Le Coliseum de Madagascar se pose en défi pour ceux qui veulent organiser des concerts sur ce site qui a été inauguré hier. Gare aux amateurs.
Un public comblé, mais les artistes perplexes. Le Coliseum de Madagascar a été inauguré par le président de la Transition, Andry Rajoelina, hier. Devant un parterre de personnalités, parmi lesquelles le Président de la délégation spéciale d'Antana¬narivo, Edgard Razafindravahy. La cérémonie a débuté par la coupe du ruban. Ensuite, le président et son cortège de hauts responsables ont visité les lieux.
Cela fait, il ne restait plus aux artistes malgaches qu'à remplir les cinquante mille places du site. Une autre paire de manches. Même chez les plus expérimentés, l'arrière goût de l'euphorie laisse penser au doute. « C'est une révolution dans la chanson malgache. Ces gens qui ont été habitués aux nuées de poussière se trouvent désormais dans une Mercedes. Là, on verra vraiment qui sont les vrais professionnels », prévient Bekoto, membre du groupe Mahaleo.
Profusion de vedettes
Parier sur un seul artiste en solo fait déjà trembler, en regardant défiler la masse qui a déferlé sur l'ancien Antsonjombe hier. Rien que pour l'inauguration, il a fallu pas moins d'une vingtaine de vedettes pour remplir, comme un œuf, le Coliseum. Tence Mena, Tsiliva, Henri Ratsimbazafy, Bekoto et Fafah Mahaleo, Black Jacks, Mily Clément, Anyah, Marion, D-Lain, Max Exception et des meilleurs. À part Jerry Marcoss qui a été le premier à avoir rempli le stade lors d'une fête pascale, il y a quelques années, à grand renfort de communication et en jouant sur le calendrier. Mahaleo qui a un statut de mythe pourrait tenter le coup mais là encore, cela semble être un pari risqué.
En ajoutant cinq ou six autres groupes ou artistes, on voit mal qui remplira avec la manière ce nouveau haut lieu de la culture malgache. On attend de voir, pour en avoir le cœur net, l'artiste national qui osera monter le premier sur la scène de la plus grande infrastructure culturelle d'Afrique.
Ambiance débraillée
« Nous allons voir avec la commune urbaine d'Antana¬narivo les entités ayant les qualifications pour gérer le Coliseum », a déclaré le président de la Transition, Andry Rajoelina, sur la question de la gestion du Coliseum. Cet édifice est bâti sur un terrain de la CUA. Il a même évoqué l'instauration d'une tarification normative de 2 000 à 3 000 ariary. Clarifiant ainsi les choses, et quoi qu'il en advienne, le chef de l'autorité transitoire a frappé un grand coup dans le cœur des artistes malgaches. Si beaucoup sont montés sur scène pour pousser la chansonnette, beaucoup ont été de même présents dans les tribunes.
Comme Sammy Rastafa¬nahy, Bagidy Gégette, Bakomanga, Mika et Davis, Terakaly et d'autres. Au dehors, le nombre de gens voulant tenter leur chance d'entrer dans le Coliseum égalait celui de ceux qui se trouvaient déjà dedans. Faisant le grand bonheur des cinquantaines de vendeurs à l'étalage. Ces derniers ont déjà trouvé leurs marques. À 19 h, l'heure des feux d'artifice, c’est tout un peuple débraillé qui regardait les hauteurs.
Coquille vide
Sans savoir qu'Henri Ratsimbazafy a déclaré dans un élan de réalisme. « Ce sera difficile, voire impossible de remplir le Coliseum. De plus, le public malgache est submergé de musique venue d’on ne sait où et ne sait plus où donner de la tête. C'est une situation à part ». Question infrastructure, rien à redire. Madagascar possède en son sein un bijou hors de prix. Mais maintenant, tout le monde, surtout les acteurs du milieu musical, si l'on en croit les propos des artistes, devra y réfléchir à deux fois avant d'y organiser un concert.
Le risque de faire de cette infrastructure une énorme coquille vide demeure. Pour l'heure, seuls les concerts comme celui d’hier avec une profusion de vedettes, peuvent remplir le Coliseum. La gratuité de l'inauguration d'hier y était aussi pour beaucoup.
Maminirina Rado
L’express